À l’ère des coupures, les agent-e-s de libération conditionnelle soulignent l’importance des postes d’agent-e-s de liaison avec les services correctionnels communautaires

Au départ, les agents de liaison avec les services correctionnels communautaires (ALSCC) faisaient partie d’une initiative novatrice d’intégration des services de police et de libération conditionnelle dans tout le pays. Ces postes ont été dotés avec des policiers réputés de la GRC et d’autres services locaux de maintien de l’ordre partout au pays. Service correctionnel du Canada a annoncé que les postes d’ALSCC seront supprimés à l’échelle nationale dans les prochains mois en raison de contraintes budgétaires.

Embauchés pour améliorer les relations de travail entre SCC et les forces de police partout au Canada, les ALSCC travaillent aux côtés des agents de libération conditionnelle au pays depuis 2006-2007.

Durant tout ce programme, elles et ils ont participé de près à la supervision, au suivi et l’arrestation de délinquants faisant l’objet d’un suivi dans la collectivité ou dans les centres correctionnels communautaires (CCC). Les ALSCC ont fait ce travail grâce à leur capacité à travailler en collaboration avec les Services de libération conditionnelle et des unités spécialisées des services de police de 17 emplacements au Canada.

Les ALSCC ne sont pas représentés par le SESG et le rétablissement de ce programme ne signifierait absolument aucun gain d’emplois pour les membres du SESG. Cela permettrait, cependant, la poursuite des solides relations de travail entre les forces de police et les agents de libération conditionnelle dans la collectivité – pour le bénéfice de toute la population du Canada.

Les représentant-e-s du SESG ont manifesté leur profonde préoccupation dans plusieurs régions du Canada, y compris Halifax, Winnipeg et Regina.

Combien coûtait ce programme?

En 2007-2008, la dotation annuelle totale était d’un peu moins de 2,5 millions de dollars par an pour l’ensemble du programme.

Cela représente environ 2,27% des dépenses prévues du SCC en services de réinsertion des services correctionnels pour 2014-2015 (soit 110 millions $ au total). Cette somme ne représente que 4,7% des dépenses totales prévues par le SCC en 2014-2015, soit 2,334 milliards de dollars.

Dans le Rapport d’évaluation préparé en 2008 sur l’Initiative intégrée de la police et des agents de libération conditionnelle de SCC, les ALSCC ont été évalués sur la base de leur fréquence de contacts avec les délinquants.

Impacts à craindre sur les agents de libération conditionnelle

La perte des postes d’ALSCC entraînera vraisemblablement une diminution du partage de renseignements et le démantèlement du réseau d’information tissé entre SCC et les forces de police locales.

Les agents de libération conditionnelle sont profondément préoccupés par ces pertes et par l’impact qu’elles pourraient avoir sur le personnel et la sécurité publique. Au cours des dernières semaines, les agents de libération conditionnelle ont participé à plusieurs piquets d’information partout au pays pour exprimer leurs préoccupations.

Halifax

À Halifax, où l’on abolira trois postes, Carole Jennings, vice-présidente régionale du SESG, a été interviewée par CBC Radio (Halifax) le 24 novembre 2014.

Regina

Les agents de libération conditionnelle se sont réunis en piquet d’information à Halifax le 3 décembre dernier pour exprimer leurs préoccupations. Alan Beasley, agent de libération conditionnelle et président local du Syndicat des employé-e-s du Solliciteur général, a fait le commentaire suivant:

 «Le travail que nous effectuons à titre d’agents de libération conditionnelle et de police, en étroite collaboration avec la communauté, est le fer de lance des services correctionnels communautaires. Nous avons travaillé fort ensemble pour assurer la sécurité du public… Les ALSCC possèdent beaucoup de renseignements, tout comme la police. Si nous n’avons pas de moyens de communiquer entre nous, s’il n’y a personne pour faire circuler ces renseignements entre nos deux bureaucraties, tout le système devient inefficace et le risque de commettre des erreurs augmente beaucoup dans une telle situation.»

Calgary

Le 16 décembre, jour de l’élimination d’un poste d’ALSCC, des agent-e-s de libération conditionnelle se sont rassemblés devant l’édifice Harry Hayes pour un piquet d’information.

Prochaine étape? 

Le SESG est désireux de voir ce programme rétabli par le Service correctionnel du Canada au cours du prochain exercice de sorte que les ALSCC continuent à renforcer et optimiser le travail effectué par les agents de libération conditionnelle.