
Nous avons passé les derniers jours à travailler avec le Comité Campesino del Altiplano (CCDA) dans la campagne guatémaltèque et avons pu constater l’impact positif du comité sur la vie des gens du pays. Parallèlement à des bourses d’études et des occasions d’éducation, le CCDA fournit également des avis techniques, des semences, du compost, ainsi que des ateliers gratuits sur comment utiliser ce compost, en vue d’aider les paysans à devenir autonomes.
Nous avons visité une plantation de café (CCDA Beneficio in Atitlan) où nous avons appris à récolter les «fèves», qui s’appellent «grappes» en espagnol. Le CCDA encourage les petits producteurs à cultiver leur café organiquement en leur dispensant les connaissances nécessaires sur le compostage et les techniques pour une culture de qualité. À l’issu des formations données par le CCDA, le café produit par de petites exploitations agricoles comme celle de Doná Maria from Oro des Agua, que nous avons aidée à récolter son café, reçoit le sceau officiel de culture biologique et libre de produits chimiques.
Le café biologique équitable cultivé à l’ombre que produit le CCDA s’appelle Café Justicia. Le produit de la vente retourne dans les coffres de la coopérative et aide directement la communauté par le biais de bourses d’études, d’écoles et de centres médicaux et communautaires. J’ai trouvé passionnant de visiter la plantation et de voir le café sous sa forme brute pour ensuite en boire une tasse le matin suivant. C’est probablement le meilleur café que j’ai bu dans ma vie. Ce café équitable est en vente au Canada. Pour en commander, visitez le Fonds de justice sociale de l’AFPC au http://psac-sjf.org/, ou faites parvenir votre commande au stjeanj@psac-afpc.com. Le Café Justicia coûte 13$ la livre et il est disponible en grains ou moulu, velouté ou corsé.
Nous avons également visité à Quixayá une ferme d’élevage de tilapia créée par 22 femmes avec l’aide du CCDA Cette communauté vit dans une région montagneuse et tire le meilleur parti possible de la terre qu’elle possède. Après avoir traversé la forêt tropicale, nous sommes arrivés dans une magnifique vallée alimentée par un cours d’eau qui nous a menés à la ferme. La ferme d’élevage utilise un système aquaponique installé avec l’aide des conseillers techniques du CCDA. Le poisson est principalement destiné à nourrir les familles, et les éventuels surplus sont vendus à l’extérieur de la collectivité. J’ai ressenti beaucoup d’admiration pour Doná Sandra pendant qu’elle nous expliquait sa réussite en affaires. Le Guatemala n’est pas réputé pour les droits des femmes et elle a véritablement redonné du pouvoir aux femmes de sa communauté en les convainquant qu’elles pouvaient elles aussi faire partie d’une telle coopérative qui allait les aider à soutenir leurs familles. Je me suis sentie encore plus fière quand nous avons mangé du tilapia pour dîner, sachant que cette nourriture avait été produite sur place. Ce qui m’a également frappée, c’est d’apprendre que lorsque de grandes entreprises viennent exploiter les ressources naturelles, leurs opérations ont un énorme impact sur les réserves hydriques. Cela signifie que les propriétaires comme Doná Sandra pourraient perdre leur petite entreprise autonome parce que leur eau risque d’être polluée par les processus d’extraction des ressources. Cette situation semble s’aggraver à mesure que les entreprises d’huile de palme s’établissent partout au Guatemala.
Nous avons également eu l’occasion de prendre part à d’autres activités du CCDA, notamment la construction d’écoles et de centres médicaux et communautaires.
Pour notre première journée de construction, nous avons visité la communauté de Nueva Vida créée dans les années 1990 par une coalition de travailleurs agricoles. Lorsque le propriétaire de la plantation qui les employaient a cessé de les payer, ils ont déconstruit leurs maisons en bois pièce par pièce et marché deux kilomètres pour recréer une nouvelle communauté qu’ils ont baptisée Nueva Vida, qui veut dire Nouvelle Vie. C’est dans cette communauté que nous avons transporté des tas et des tas de terre pour assoir la fondation d’une extension à leur école. En raison de problèmes d’espace, l’ensemble des enfants ne peuvent pas aller à l’école tous les jours. Les élèves au niveau élémentaire vont à l’école de 8h à 12h et les plus âgés y vont de 13h à 18h. L’extension va permettre aux deux groupes d’aller à l’école toute la journée. C’était un travail très fatiguant. Il me semblait qu’on ne finirait jamais de transporter de la terre. Mais c’était fantastique de travailler main dans la main avec les membres de la communauté, et surtout de communiquer avec les enfants.
Nous avons également aidé à parachever un centre médical à Quixiayá. Nous avons travaillé sur le site à trois occasions et aidé à bâtir le toit et deux portes. Le nouveau centre médical devait ouvrir ses portes à la fin de février 2016. Il offrira de l’aide médicale et les services d’un médecin.
Pendant nos déplacements, nous avons visité Patulul où nous avons participé à la construction du centre communautaire. Cette collectivité venait récemment d’être déracinée à cause d’une autoroute qui allait passer au beau milieu du territoire qu’elle habitait. C’est probablement la région la plus isolée que nous avons visitée et, même si les maisons y étaient considérées comme relativement neuves, les familles vivaient dans des conditions proches du surpeuplement. Le centre communautaire servira aux femmes et à l’organisation d’événements communautaires. Nous avons aidé à mélanger le béton pour fabriquer les blocs qui allaient devenir les murs du centre (salon). Durant notre séjour à Patulul, nous avons visité l’école et nous avons été accueillis par la direction, les professeurs et les élèves. Comme groupe, nous avons offert des dons de fournitures scolaires ainsi qu’un ballon de soccer et une pompe. Tout le monde semblait très heureux de nos dons.
Restez à l’affût pour ma dernière dépêche que je rédigerai à mon retour au Canada!
Lynette Robinson
