Le président national du SESJ a demandé que l’on augmente les ressources humaines dans les prisons fédérales pour assurer une mise en œuvre efficace du projet de loi C-83

Le président national du SESJ, Stan Stapleton, a offert hier une présentation sur le projet de loi C-83 au Comité permanent de la sécurité publique et nationale. Le projet de loi C-83 propose plusieurs modifications à la loi sur le système correctionnel. Stan Stapleton a demandé que l’oaugmente les ressources humaines dans les prisons fédérales pour assurer une mise en œuvre efficace du projet de loi C-83. Lire le récit intégral :

Voilà plus de 30 ans que je suis employé fédéral dans des prisons fédérales à sécurité maximale et moyenne. Je suis aussi président national d’un syndicat qui représente des milliers de fonctionnaires qui vont travailler tous les jours pour préparer les délinquants pour leur retour à la société en toute sécurité.

J’ai commencé ma carrière en 1980 en tant qu’agent correctionnel – à l’Établissement à sécurité moyenne de Drumheller et à l’Établissement à sécurité maximale d’Edmonton. Après 22 ans, j’ai quitté les rangs des agents correctionnels pour devenir agent des programmes sociaux et j’ai reçu la Médaille du jubilé d’or de la Reine et la Médaille pour services distingués en milieu correctionnel du Service correctionnel du Canada. 

Aujourd’hui, nous parlons des mesures du projet de loi C-83 visant à rendre les prisons fédérales canadiennes plus humaines et à améliorer les chances de réadaptation des délinquants. Le SESJ est d’avis que le projet de loi C-83 est un bon pas vers l’avant. Toutefois, selon mon expérience, je peux dire qu’il sera nécessaire de déployer de nouvelles ressources pour assurer son succès.

Aujourd’hui, les travailleurs de première ligne – accablés de lourdes charges de travail – sont à un point de rupture. Quelque chose doit céder. Comme la mise en œuvre des réformes proposées par le nouveau projet de loi sera la responsabilité des employés de première ligne, voici ce que le SESJ propose :

  • Selon ce que nous comprenons, 448 millions de dollars pour appuyer ses changements. du point de vue du SESG, certains de ces fonds doivent être utilisés pour recalibrer les ratios des agents de libération conditionnelle et des agents des programmes en fonction des délinquants.
  • À l’heure actuelle, les ratios des agents de libération conditionnelle sont de 30 à 1 dans les établissements à sécurité maximale, de 28 à 1 ans dans les établissements à sécurité moyenne, et de 25 à 1 ans dans les établissements à sécurité minimale – sans remplacement pour les congés de maladie et annuels. Cela signifie que quand un agent de libération conditionnelle part en congé annuel ou en congé de maladie, les délinquants reçoivent un soutien beaucoup moindre pendant ce temps.
  • Le SESJ croit fermement que le ratio devrait être de 20 pour 1 par agent de libération conditionnelle pour leur permettre d’offrir une réhabilitation appropriée nous croyons aussi que le remplacement doit être rétabli.
  • Pour les agents des programmes qui travaillent dans les UIS, le ratio ne doit pas être de plus de 3 pour 1. Et parfois, en raison de la complexité du délinquant, le ratio devra être de 1 pour 1.

Les changements que le projet de loi C-83 propose sont positifs. Il propose les unités d’intervention structurée qui permettront une interaction plus humaine avec les individus, tout en permettant la gestion de délinquants extrêmement violents. Il propose aussi une plus grande attention médicale, l’accès aux programmes et une augmentation des interactions en personne, ce qui permet un traitement plus humain et de réadaptation. 

Et c’est important, parce que dans toutes mes années de service dans les prisons fédérales, j’ai toujours cru qu’on devait traiter les gens comme des gens.

Mes expériences avec beaucoup des délinquants précédents ont été positives. Quand je rencontre d’anciens détenus, qui sont de retour dans la communauté, ils m’approchent et me remercient de les avoir traités comme des gens. Cela m’a donné beaucoup de satisfaction dans mon travail. 

Notre système actuel prévoit très peu d’interaction humaine significative pour les personnes en isolement. Ils sont enfermés 22 heures à la fois. Ce n’est pas de la réhabilitation, en aucun sens du mot. Pendant mes quatre années d’expérience en isolement, je ne me souviens pas d’avoir vu un seul délinquant sortir de ce système meilleur que quand il y est entré. 

La préparation des délinquants pour leur retour à la société en toute sécurité exige une interaction réelle. Cela signifie des programmes, des séances de counseling, des soins de santé mentale et une augmentation des interactions en personne avec les individus. Cela signifie de fournir cette interaction aux contrevenants les plus difficiles. 

Le projet de loi C-83 aborde ces questions, mais à mesure qu’il progressera, le système doit être mieux financé pour entreprendre ces changements. 

Ayant été si longtemps en service, j’ai vu l’impact des réductions de financement sur les programmes et le personnel. J’ai vécu plusieurs « plans d’action de réduction », y compris le plan d’action pour la réduction du déficit (PARD) sous l’ancien gouvernement fédéral. Sous le PARD, les ressources et les interactions en personne avec les détenus se sont grandement amenuisées.

The SSG est d’avis que la nouvelle loi est un pas dans la bonne direction – si les ressources identifiées son mises en place pour améliorer les chances de réhabilitation des délinquants et pour aider à assurer la sécurité des communautés canadiennes, et assurer la sécurité de tous les employés travaillant dans les établissements fédéraux.

Stan Stapleton
Président national 
Syndicat des employé-e-s de la Sécurité et de la Justice (SESJ)