Le SESG demande aux agents de libération conditionnelle de suspendre leur participation aux programmes pilotes du SCC

M. Don Head, Commissaire SCC:

Au cours des derniers mois, les membres du SESG ont été avisés de divers changements importants que le SCC entend apporter à la gestion des détenu-e-s/délinquant-e-s, tant en établissement que dans la collectivité.

Le SESG est conscient que ces changements seront apportés en réponse aux recommandations contenues dans le rapport du Bureau du vérificateur général (La préparation des détenu-e-s autochtones à la mise en liberté) et aux prochaines modifications législatives.

Le SCC a indiqué aux bureaux locaux la façon dont ces changements seront mis en œuvre. Certains l’ont déjà été (p. ex. examens automatiques). Des consultations nationales ont aussi été amorcées. Si le SESG se réjouissait d’apprendre, lors de la réunion de la haute direction du 18 mai 2017, qu’on envisageait de réaliser, à l’automne, un examen « temps et mouvement » pour mieux mesurer les charges de travail des agent-e-s de libération conditionnelle, cette étude n’a toujours pas été confirmée. Quoi qu’il en soit, le SESG se préoccupe toujours du processus et de l’impact des projets pilotes déjà en cours.

Voici certaines des préoccupations :

  • Les membres du SESG sont impatients de savoir exactement comment on entend tenir compte de leurs commentaires au moment d’apporter ces changements à plus grande échelle, particulièrement pour ce qui est des charges de travail. Nous avons cependant l’impression que même si les agent-e-s de libération conditionnelle vont se donner la peine de fournir leurs commentaires, ceux-ci n’auront aucune incidence sur l’orientation ou les résultats.
  • Le SESG craint que le SCC n’ait pas suffisamment examiné les implications de ces changements en matière de gestion de cas sur les charges de travail et que les indicateurs régionaux de ressourcement actuels du SCC ne tiennent pas compte de ces changements. Le SESG est d’avis que les charges de travail des agent-e-s de libération conditionnelle doivent être évaluées et dotées de façon appropriée si le SCC souhaite s’acquitter de son mandat de sécurité publique et appuyer le bien-être général de ses agent-e-s de libération conditionnelle. Le SESG croit qu’il faut agir dès maintenant face aux charges de travail et aux besoins de mesures de ressourcement pour appuyer le travail de l’ensemble des agent-e-s de libération conditionnelle. 
  • En d’autres mots, le rythme avec lequel les changements relatifs aux activités de gestion de cas sont apportés est tel que les agent-e-s de libération conditionnelle indiquent que leurs charges de travail continuent d’augmenter et que la qualité des contacts avec les délinquant-e-s diminue. Par conséquent, le SESG exige de façon urgente que le Service correctionnel du Canada veille à ce que les charges de travail soient raisonnables et qu’il retienne les services d’autres agent-e-s de libération conditionnelle, agent-e-s de gestion de cas, agent-e-s de liaison autochtones et agent-e-s de développement auprès de la collectivité autochtone pour appuyer les agents de libération conditionnelle dans plusieurs endroits au pays.

Selon les commentaires reçus d’agent-e-s de libération conditionnelle de l’ensemble du pays, le SESG se doit d’agir dans le but d’atténuer les charges de travail des agent-e-s de libération conditionnelle de première ligne.

C’est pourquoi le SESG demande immédiatement aux membres du groupe des agent-e-s de libération conditionnelle de suspendre leur participation à tous les programmes pilotes du SCC jusqu’à ce que le SESG soit avisé que les ressources supplémentaires sont sur place pour empêcher les charges de travail des agent-e-s de libération conditionnelle d’augmenter. Malheureusement, pour le moment, cela comprend le retrait des pilotes comme l’EFRDRD (en établissement et dans la collectivité) et la Surveillance électronique.

Comme vous le savez, les membres du SESG, vos employé-e-s, se sont résolument engagés à adopter des changements durables qui contribuent aux résultats de réadaptation des délinquant-e-s. Toutefois, le processus et la nature des changements proposés par le SCC à l’heure actuelle préoccupent de nombreux employé-e-s qui font ce travail depuis longtemps.

Nous anticipons favorablement l’occasion de discuter avec vous des moyens d’aller de l’avant tout en reconnaissant plusieurs des préoccupations soulevées ci-dessus. Cependant, les enjeux incontournables soulevés par le SESG doivent constituer le point de départ de ce dialogue.

Cordialement,

Stan Stapleton