Le SESJ accueille le nouveau ministre de la Sécurité publique

L’honorable Dominic LeBlanc, C.P., député (Beauséjour)
Ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales
Chambre des Communes
Ottawa (Ontario)

Monsieur le Ministre,

En tant que président national du Syndicat des employé-e-s de la Sécurité et de la Justice (SESJ), je tiens à vous féliciter pour vos nouvelles fonctions, notamment à titre de ministre de la Sécurité publique. Nous reconnaissons qu’il s’agit d’un portefeuille très important pour votre gouvernement, un portefeuille aussi dynamique que délicat.

Le SESJ, le syndicat que je dirige, représente dix-huit mille membres de la fonction publique fédérale qui travaillent dans 18 ministères et organismes relevant de la compétence du ministre de la Sécurité publique.

J’ai moi-même une vaste expérience du service correctionnel fédéral, ayant travaillé comme agent de libération conditionnelle dans la collectivité à Winnipeg, au Manitoba, et ayant œuvré plus de 14 ans au SESJ en tant que vice-président régional et vice-président national.

Mais surtout, en tant que haut dirigeant, je suis très fier de défendre les intérêts de milliers d’employé-e-s de la fonction publique qui :

  • protègent tous les jours la sécurité de la population canadienne grâce à leur contribution au système correctionnel fédéral;
  • soutiennent les activités quotidiennes de centaines de détachements de la GRC et mettent leur expertise au service des opérations et des enquêtes du vaste réseau de la direction générale et des quartiers généraux régionaux de la GRC dans tout le pays;
  • exécutent des tâches administratives cruciales au sein de ces 18 ministères et organismes.

Dans chacun de ces ministères et organismes, les membres du SESJ travaillent avec grand dévouement pour assurer la protection, le respect de la vie privée et la sécurité de la population canadienne, et pour faciliter l’accès de cette dernière à l’information, à la justice et aux droits de la personne.

Puisque vous êtes récemment entré en fonction, je serais heureux de pouvoir vous rencontrer, aussitôt que cela vous conviendra, pour que nous discutions de quelques-uns des principaux enjeux actuels en matière de sécurité publique. Je crois surtout que votre bureau et le mien doivent impérativement travailler de concert pour régler directement certains risques qui perdurent pour le personnel de la sécurité publique et la population canadienne dans son ensemble.

Les questions dont j’aimerais discuter en priorité sont les suivantes :

  • La lenteur inexplicable de la mise en œuvre des principales recommandations visant à améliorer l’efficacité et les conditions de travail des adjoint-e-s aux services de détachement de la GRC qui, dans leur rôle au sein de la fonction publique fédérale, sont réellement le pilier opérationnel de chacun des détachements de la GRC au Canada.
  • L’absence de liens solides entre les services de police locaux et le service correctionnel fédéral, qui permettraient d’obtenir de meilleurs résultats dans la réinsertion des délinquant-e-s sous responsabilité fédérale ayant des besoins complexes, et ainsi de minimiser les risques pour la sécurité publique de la population canadienne. En novembre 2022, en réponse à la tragédie survenue à la nation crie de James Smith quelques mois plus tôt, le SESJ a soumis une proposition prébudgétaire détaillée pour le rétablissement du programme fédéral de liaison avec les services correctionnels communautaires aboli par le gouvernement conservateur en 2014. Le coût total du rétablissement s’élèverait environ à cinq millions de dollars. À ce jour, le programme n’a toujours pas été financé par le Service correctionnel du Canada. Il s’agit d’une énorme lacune dans notre cadre de sécurité publique, comme en témoignent entre autres ces pertes de vie insensées dans la nation crie de James Smith.
  • Les efforts récents du SESJ pour sensibiliser le public au rôle précieux que jouent la GRC et ses membres réguliers (en uniforme), civils et de la fonction publique dans la sécurité de la population partout au pays, y compris dans des provinces comme l’Alberta et la Colombie-Britannique, où le bien-fondé et la valeur de la GRC ont récemment fait l’objet de vives critiques de la part de certain-e-s dirigeant-e-s provinciaux et municipaux.
  • Le soutien qu’a apporté le SESJ à une sommité canadienne de la recherche en sécurité publique, la professeure Rose Ricciardelli, pour la réalisation de recherches novatrices qui ont révélé que les agent-e-s de libération conditionnelle subissent un stress extrême dans leur travail de réhabilitation et de réinsertion auprès des délinquant-e-s sous responsabilité fédérale. Ce stress continue par ailleurs de s’intensifier à cause des tâches qui se font sans cesse rationaliser par le Service correctionnel depuis des années, du nombre ingérable de délinquant-e-s sous responsabilité fédérale ayant des besoins et des antécédents sociaux complexes, de la réduction des soutiens administratifs, d’une technologie inadéquate et du mépris pour l’expertise professionnelle que peuvent contribuer les agent-e-s de libération conditionnelle en établissement et dans la collectivité.
  • L’inclusion du personnel fédéral de sécurité publique dans la protection en matière de maladies présomptives, qui doit passer par des modifications immédiates à la Loi sur l’indemnisation des agents de l’État du gouvernement fédéral. Ces amendements sont essentiels si l’on veut rectifier des lacunes de taille dans les lois provinciales et territoriales en ce qui concerne l’indemnisation des accidents du travail, qui laissent souvent de côté des milliers de membres de la fonction publique fédérale, dont certain-e-s subissent des blessures psychologiques graves à cause de leur exposition prolongée à des personnes criminalisées, à des preuves, à du matériel choquant et à des renseignements sur les victimes.

Au fil de trois mandats de votre gouvernement, le SESJ a prouvé qu’il était une organisation dynamique, guidée par les données et déterminée à obtenir des résultats solides en matière de politiques publiques et à représenter un personnel de la sécurité publique bien formé et bien soutenu. Pendant cette période, j’ai eu l’occasion de travailler en étroite collaboration avec les ministres Goodale et Mendicino, surtout en ce qui concerne les défis que connaissent le Service correctionnel fédéral et la GRC.

En outre, le SESJ a eu la joie de nouer une relation de travail étroite avec la députée et secrétaire parlementaire Pam Damoff, que nous respectons énormément pour sa détermination et les efforts qu’elle investit pour obtenir d’excellents résultats en matière de sécurité publique, ainsi que le soutien qu’elle manifeste aux personnes qui travaillent « en coulisses » à la réalisation de cet objectif.

Avec le soutien de Mme Damoff, le SESJ s’est prononcé devant plusieurs comités fédéraux de la Chambre des communes axés sur les services correctionnels fédéraux, les répercussions de la COVID-19 et les conséquences du projet de loi C-65 récemment entré en vigueur. Parmi ces comités, citons le Comité permanent de la sécurité publique et nationale, le Comité permanent de la condition féminine et le Comité permanent de la santé.

Le SESJ a ainsi pu communiquer son point de vue sur le traitement des délinquant-e-s autochtones, des femmes et d’autres groupes de délinquant-e-s vulnérables, ainsi que sur les possibilités d’améliorer les résultats en matière de sécurité correctionnelle et de sécurité publique. Le SESJ est bien placé pour parler de ces questions, car il représente les agent-e-s de libération conditionnelle en établissement et dans la collectivité, les agent-e-s de programmes, des gens de métier, du personnel de première ligne, des enseignant-e-s, du personnel administratif, et bien d’autres encore.

Enfin, en mars 2023, le SESJ a inauguré ses premiers prix annuels de la sécurité publique sur la Colline du Parlement. Nous avons rendu hommage à six personnes exceptionnelles du Canada qui ont contribué de manière remarquable au progrès de la sécurité publique de notre pays.

Je me réjouis de vous rencontrer dans le courant de l’automne, et je suis persuadé que notre dialogue vous aidera à remplir votre mandat, soit d’améliorer les résultats en matière de sécurité publique pour toute la population canadienne.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération respectueuse.

Le président national du SESJ,
David Neufeld