Cette histoire qui aurait pu virer au drame illustre parfaitement comment la vivacité d’esprit et le travail d’équipe ont sauvé la vie d’un collègue. Elle nous a été envoyée par les membres du SESJ Justina Ziemer et Darcie Friesen (section locale 20086), toutes deux adjointes de la gestion des cas à l’Établissement du Pacifique du SCC à Abbotsford (C.‑B.), ainsi que par Ken Bartley (section locale 2C086), un agent de libération conditionnelle dans la collectivité de Nanaimo. L’article a été rédigé par Justina.
Nous avons changé le nom du chauffeur pour Roger afin de préserver son anonymat.
Darcie et moi sommes adjointes de la gestion des cas pour l’unité de détention temporaire (UDT) de l’Établissement du Pacifique dans les basses-terres continentales de la Colombie‑Britannique. L’un de nos principaux rôles est la planification des libérations, ce qui implique le transport des détenus libérés jusque dans la collectivité. On me demande parfois de prendre des dispositions pour que des chauffeurs d’accompagnement sous contrat viennent chercher et déposer les délinquants dans les bureaux de libération conditionnelle de la collectivité.
Un mercredi de février, Roger, un chauffeur contractuel et ancien membre du SESJ, devait rencontrer une personne libérée du Centre correctionnel régional de l’île de Vancouver au terminal maritime de Tsawwassen pour l’amener à Abbotsford. Il y a eu un retard, si bien que Ken Bartley, agent de libération conditionnelle dans la collectivité de Nanaimo, a appelé Roger. Cet appel fortuit allait déclencher toute une série d’événements.
Après avoir appelé Roger, Ken m’a envoyé un courriel pour me demander si Roger avait un problème de bégaiement, car il ne pouvait pas communiquer avec lui et se sentait mal. Cela ne ressemblait pas du tout à Roger, et ma première réaction a donc été de me demander si j’avais donné un mauvais numéro de téléphone. Mais j’ai vérifié deux fois et c’était le bon numéro. Je l’ai donc appelé à mon tour.
Dès que Roger a répondu, j’ai su que quelque chose n’allait pas. J’ai essayé de lui poser des questions pour le faire parler afin de savoir s’il allait bien, mais il avait du mal à parler et ne pouvait répondre que par oui ou par non. Puis, il m’a accidentellement raccroché au nez. J’ai immédiatement regardé Darcie et lui ai demandé si elle pouvait écouter l’appel suivant pour savoir ce qu’elle pensait des difficultés d’élocution de Roger.
Nous l’avons rappelé sur main libre, et Darcie a immédiatement compris qu’il s’agissait sans doute d’un accident vasculaire cérébral, ayant déjà vécu ce type de situation avec sa famille et des amis.
J’ai posé quelques questions à Roger pour savoir s’il était dans son véhicule et s’il y avait eu un accident, ou s’il était chez lui. Il a répondu « oui » à la question de savoir s’il était à la maison. J’ai alors appelé Dinah Firkus, ma gestionnaire au Centre correctionnel communautaire de Chilliwack, pour tenter de trouver son adresse. Pendant ce temps, Ken a rappelé, car il craignait lui aussi qu’il s’agisse d’un accident vasculaire cérébral.
Consciente que nous n’avions pas beaucoup de temps – quelques minutes à peine – j’ai demandé à Darcie d’appeler l’agent de libération conditionnelle de l’UDT, Karen Jorgensen, qui connaît Roger, pour voir si elle connaissait de la famille ou des amis qui pourraient nous donner son adresse. Je suis restée au téléphone avec Roger pour tenter d’obtenir d’autres réponses de sa part et pour le rassurer en lui disant que nous allions l’aider.
Ensuite, il y a eu d’autres appels téléphoniques et des actions rapides de la part de Karen et d’un certain nombre d’autres personnes – Mark Noon‑Ward, directeur de l’Établissement du Pacifique; Deanna MacDonald, adjointe de direction à l’Établissement de Matsqui; ainsi que Barb Van Vugt, sous‑commissaire régionale, et Lisa Bayne, directrice de district, qui occupaient alors leurs fonctions de façon intérimaire. Nous avons eu la chance que Mark soit à la maison avec son épouse Karen, et qu’il puisse nous aider à retrouver la famille et les amis, toute personne qui pourrait connaître l’adresse de Roger.
Heureusement, Google avait une adresse pour nous. Nous l’avons confirmée et avons immédiatement appelé le 911. Darcie a donné à la personne du 911 les quelques informations que nous avions sur Roger. Cette personne a noté tous ces renseignements et nous a assuré que les secours étaient en route vers le domicile de Roger. Tout ce que nous pouvions faire maintenant était d’attendre et d’espérer que tout se passe bien.
Plus tard, le superviseur du bureau de libération conditionnelle de l’UDT, Hardeep Jaswal, a appelé pour dire que Roger avait été transporté à l’hôpital général de Chilliwack et que Mark passerait le voir après le travail. J’ai ensuite reçu un autre appel téléphonique en début de soirée pour m’informer que Roger était conscient et semblait bien aller. Grâce aux efforts rapides de tous, le pronostic de Roger était bon.
Ce fut pour moi un immense soulagement! Je côtoie Roger depuis que j’ai commencé à travailler à l’UDT en 2018. Nous avons surtout échangé par téléphone et par courriel, mais j’ai appris à le connaître – il me dit toujours à quel point je fais du bon travail. Il me fait toujours sourire et me sentir bien dans mon travail. J’étais heureuse de savoir qu’il se portait bien.
Je suis également fière de l’incroyable travail d’équipe qui a permis à Roger d’arriver à l’hôpital à temps. Si Ken ne m’avait pas informée de ce qui se passait, toute la série d’événements qui ont permis à Roger d’obtenir des soins médicaux ne se serait pas produite.
Je crois que l’univers veillait sur Roger ce jour-là. J’espère qu’il se rétablira rapidement. Je suis ravie de faire partie de la famille du Service correctionnel du Canada et je suis reconnaissante pour tous les bons mots que nous avons reçus depuis l’événement.
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Merci à Justina, Darcie et Ken d’avoir partagé leur histoire de travail. Si vous êtes membre du SESJ et avez une histoire de travail à partager, veuillez nous la faire parvenir à l’adresse suivante : USJEcommunicationSESJ@psac-afpc.com.