Assurer la sécurité de la population canadienne : voilà ce que font les membres du SESJ dans les coulisses, sans la reconnaissance ni le soutien qu’ils et elles méritent. Afin d’opérer un changement positif, le SESJ s’est donné des objectifs, dont celui de mettre à l’avant-plan le travail crucial que font nos membres.
L’une de nos stratégies clés dans le cadre de cet objectif a été d’interagir avec des député-e-s pour parler de nos expériences. C’est ainsi qu’a eu lieu la rencontre avec la députée néo-démocrate (NPD) Leah Gazan, à son bureau de circonscription de Winnipeg, au Manitoba, en octobre 2022. À cette occasion, le vice-président régional (VPR) Jeff Sandelli a rencontré la députée pour lui présenter et lui décrire les différents rôles que jouent les membres du SESJ dans 18 ministères et organismes.
Madame Gazan était entièrement d’accord sur l’importance d’une bonne santé physique et mentale pour nos membres, qui en ont besoin pour pouvoir fournir des services et un soutien indispensables à la sécurité de la population canadienne. Elle a évoqué les répercussions possibles sur les personnes qui vivent dans sa circonscription, ou encore qui y travaillent ou qui la visitent, et a souligné que ces effets peuvent être extrapolés à l’ensemble de notre vaste pays.
Après la rencontre, l’équipe de Mme Gazan a continué à travailler avec le VPR Sandelli à une stratégie pour cerner les meilleurs moyens d’offrir du soutien aux membres. Nous sommes reconnaissants à la députée et à son équipe, qui ont communiqué l’information que nous leur avions fournie au député Alexandre Boulerice, porte-parole du NPD en matière de travail. Monsieur Boulerice s’est aussi senti le devoir d’apporter son soutien.
Poursuivant sur cette lancée, les deux députés ont rédigé une lettre de soutien à la campagne sur la question des maladies présomptives du SESJ. La lettre a été envoyée à Marco Mendicino, ministre de la Sécurité publique, ainsi qu’à David Lametti, ministre de la Justice et procureur général du Canada. Un exemplaire a aussi été envoyé à Pam Damoff, secrétaire parlementaire du ministre de la Sécurité publique.
Nous devons notre gratitude à Mme Gazan, à son équipe et à M. Boulerice, mais les membres du SESJ devraient aussi être fiers de voir que leurs histoires touchent les gens et inspirent du soutien, comme l’illustre bien cette lettre.
Le fait de témoigner de nos expériences est un élément clé dans le processus de reconnaissance du personnel de la sécurité publique, représenté par le SESJ.
Si vous souhaitez vous entretenir avec votre député-e à propos des campagnes associées au SESJ, communiquez avec votre VPR ou encore à l’équipe des communications du SESJ à l’adresse électronique USJEcommunicationSESJ@psac-afpc.com pour obtenir du matériel promotionnel de haute qualité pour distribuer.
7 février 2023
Messieurs les Ministres Marco Mendicino et David Lametti,
Nous vous écrivons en appui de la campagne menée par le Syndicat des employé‑e‑s de la Sécurité et de la Justice (SESJ), qui représente 18 000 employé‑e‑s du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile et du ministère de la Justice, afin de garantir une protection à tous les employé‑e‑s fédéraux de la sécurité publique, de la protection civile et de la justice victimes de blessures présomptives liées à un traumatisme.
La mise en place d’une telle protection serait une étape importante pour la santé mentale et le bien-être des employé‑e‑s fédéraux sous votre responsabilité.
Au cours des dernières années, six provinces ont adopté des lois offrant une protection en matière de blessures présomptives pour certaines catégories d’employé‑e‑s, principalement au niveau provincial. Cette législation provinciale reconnaît le lien entre les blessures psychologiques et les traumatismes subis au travail. Les modifications apportées aux lois provinciales visent généralement à inclure les premiers répondants, comme les pompiers, le personnel paramédical et les agents de police au niveau provincial ou communautaire. Au Manitoba et en Saskatchewan, ce sont tous les travailleurs, quelle que soit leur profession, qui sont couverts.
Cela signifie que les employé‑e‑s chez qui l’on diagnostique un traumatisme lié au stress ne sont pas tenus de prouver que leur maladie a été causée par leur travail. Cette présomption est cruciale car elle signifie que les travailleurs lésés ne se voient pas injustement refuser l’indemnisation dont ils ont besoin pour se rétablir. Souvent, cela inclut un soutien psychologique et des médicaments qui peuvent les aider dans leur processus de guérison.
Malheureusement, la grande majorité des membres du SESJ ne sont pas couverts par la législation sur les blessures présomptives. En effet, tous les travailleurs de la fonction publique fédérale sont assujettis à la Loi sur l’indemnisation des agents de l’État (LIAE), qui peut restreindre leur capacité à obtenir une indemnisation dans la province ou le territoire où ils vivent. Ainsi, pour deux travailleurs exerçant le même type d’emploi dans des provinces ou territoires différents, il se peut que seul l’un d’entre eux ait droit à une indemnisation pour des blessures présomptives.
Par exemple, les agent‑e‑s de probation provinciaux de l’Ontario ont droit à des indemnités pour blessures présomptives en cas de blessures psychologiques en vertu de la législation provinciale, mais les agent‑e‑s de libération conditionnelle fédéraux travaillant en Ontario n’y ont généralement pas accès, même s’ils s’occupent des criminels les plus dangereux purgeant des peines dans des pénitenciers fédéraux.
La situation est grave car les employé‑e‑s fédéraux représentés par le SESJ, dont ceux qui travaillent pour le Service correctionnel du Canada (SCC), la Gendarmerie royale du Canada (GRC), la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) et le ministère fédéral de la Justice, notamment, sont souvent exposés à des contenus et des situations traumatisants et bouleversants au travail. Ces employé‑e‑s fédéraux comprennent les agent‑e‑s de libération conditionnelle et les agent‑e‑s de programmes du SCC, les adjoint‑e‑s aux services de détachement de la GRC, les adjoint‑e‑s juridiques du ministère de la Justice et les agent‑e‑s d’audience de la CLCC.
En effet, la prévalence des blessures psychologiques, y compris la dépression, les problèmes de toxicomanie et les idées suicidaires chez les employé‑e‑s fédéraux de la sécurité publique et de la justice, est largement supérieure à la moyenne.
C’est pourquoi nous appuyons l’appel lancé par le SESJ en vue de modifier la législation fédérale qui régit l’accès à l’indemnisation des accidents du travail (la LIAE), afin d’ajouter une disposition relative aux blessures présomptives, et ainsi faire en sorte que tous les travailleurs fédéraux de la sécurité publique et de la justice puissent toucher l’indemnisation dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin.
Messieurs les Ministres, je sais que vous reconnaissez l’importance de promouvoir la santé mentale et le bien-être, y compris au travail. Nous espérons que vous prendrez sérieusement en considération la proposition raisonnable du SESJ, une proposition qui peut sauver des vies.
Nous sommes impatients de vous lire.
Cordialement,
Leah Gazan, députée
Winnipeg‑Centre
Alexandre Boulerice
Député de Rosemont–La Petite-Patrie
Critique en matière de travail
CC : Pam Damoff, députée