Le premier septembre dernier, les vice-présidents régionaux, Patrick Ménard et Andréanne Samson, se sont rendus au pénitencier de Port-Cartier pour accompagner la secrétaire parlementaire pour la sécurité publique, Pam Damoff, et la co-présidente du comité de la Sécurité publique, la députée bloquiste Kristina Michaud pour une visite des lieux. La députée de Manicouagan Marilène Gill, quant à elle, était représentée lors de cette visite par son chef de bureau.
Accueillis par le directeur intérimaire Jérôme Vigneault, la visite d’une durée de trois heures a permis aux élues de voir une grande partie des infrastructures de Port-Cartier. Monsieur Vigneault a insisté : « Port-Cartier, ce sont des hommes et des femmes qui donnent énormément d’eux-mêmes. Ce n’est pas seulement une pancarte au bord de l’autoroute. »
Madame Damoff a insisté pour s’exprimer en français avec tous ses interlocuteurs. Depuis sa nomination au poste de secrétaire parlementaire, la députée Damoff se familiarise graduellement avec les institutions carcérales de tout le Canada. Cette visite était pour elle l’occasion de constater ce qui distingue Port-Cartier des autres institutions. Madame Damoff a évoqué l’effet délétère des politiques de l’Ancien gouvernement Harper sur les infrastructures carcérales et a semblé découvrir à Port-Cartier des vestiges d’une vision réhabilitatrice de l’emprisonnement qui auraient échappés aux réformes conservatrices.
Les deux élues ont eu la possibilité d’échanger directement avec des représentants de toutes les sections du pénitencier et ont pu se faire une idée claires des tâches qui incombent aux employé.e.s des Services correctionnels.
La visite a débuté au local autochtone où les détenus qui sont des ressortissants des Premières Nations peuvent bénéficier d’une thérapie adaptée à leur propre culture. Accueillis par l’aîné Gary McFarland et l’agente de liaison Guylaine Grenier avec une rapide cérémonie du tabac pour « unir et honorer nos intentions à nos paroles », les visiteurs prirent place autour d’une représentation de la roue médicinale traditionnelle et ont pu échanger sur la méthode dite de la recherche du chemin de la guérison. Port-Cartier compte 38 détenus autochtones dont 8 Inuits. 25 d’entre eux participent activement à la recherche de leur chemin, selon madame Grenier.
VPR Ménard, en réponse à une question de Pam Damoff adressée au Directeur Vigneault sur les pièces d’identité des détenus lors de leur remise en liberté a proposé que les cartes émises par les Services Correctionnels lors de la détention soient promues au niveau de document identitaire légal.
La visite s’est poursuivie avec un tour de l’infirmerie et des cellules d’isolement sèches, dites « dry cells ». Le procédé entourant l’utilisation de ces cellules a été expliqués à madame Damoff qui tenait à rappeler qu’un cas d’abus avait eu lieu en Nouvelle-Écosse et que le gouvernement du Canada avait été redevable lors de la poursuite concomitante.
Une rencontre avec une agente de programmes sociaux (APS) et son gestionnaire a permis aux parlementaires de mieux saisir la charge de travail des UIS/ADR. La députée bloquiste a montré un intérêt marqué lors de cet entretien pour la campagne soutenue par SESJ concernant les blessures présomptives. Madame Michaud a elle-même pris l’initiative d’aborder le sujet avec nos membres en place.
La visite de la cuisine du pénitencier où œuvrent les détenus a grandement intéressé les deux parlementaires. Accueillies par la cheffe des services alimentaires Manon Beaudin, celle-ci a mis l’emphase sur l’utilité de maintenir la formation culinaire pour les détenus lors de leur réinsertion dans la société. Madame Beaudin travaille là où son propre père travaillait jadis. Elle se dit passionnée par son travail et est fière de gérer une cuisine avec un minimum de produit surgelés appelés « cook chill » dans le jargon et pour lesquels Madame Damoff a exprimé un dégoût évident.
Les VPR Samson et Ménard ont profité de l’occasion pour s’entretenir avec le personnel de la cuisine pour les informer de la campagne soutenue par le SESJ sur la formation pour les agents des services alimentaires. Un échange sur les mesures sécuritaires indique qu’il y a encore du travail à faire concernant la sécurité dans les cuisines carcérales. Les VPR ont eu l’occasion de discuter longuement avec les deux élues par la suite lors d’un dîner dans le restaurant le plus proche. De nombreux sujets qui n’avaient pu être abordés lors de la visite l’ont été dans ce contexte plus intime et propices aux échanges plus directs. L’importance du travail des membres au SCC et les principales campagnes syndicales en cours (santé mentale des employés(es) / accident de travail / blessures présomptives et charge de travail) furent longuement abordés avec les deux parlementaires. Un intérêt était palpable.