Bien que le SESG ait toujours fait preuve d’un esprit de collaboration avec les agents négociateurs, associations professionnelles et autres organismes du mouvement syndical, j’en ai ras le bol des attaques incessantes et des commentaires dégradants des employés des relations de travail de la GRC à l’endroit des employés de la fonction publique affectés à la GRC.
Ces attaques, lancées à l’aide de l’équipement électronique de l’employeur et disséminées à chaque bureau de l’organisation, n’ont fait qu’engendrer un environnement de travail toxique pour les employés de la fonction publique et, sans doute, pour les membres civils que le Programme des RRF représente prétendument. Je tiens à aviser nos membres que je prévois mettre mon propre plan d’action en œuvre afin de répondre à ces attaques continues. Cela étant dit, certains des points soulevés dans le récent déferlement à l’endroit de nos membres nécessitent certaines précisions.
Les RRF voudront vous faire croire que « … la GRC est unique, et ce sont ses membres, tant réguliers que civils, qui la rendent ainsi. » Contrairement à ce point de vue égocentrique, la GRC n’est pas plus unique que tout autre ministère ou organisation. Chaque ministère comprend un groupe d’employés de base qui sont engagés pour réaliser le mandat du gouvernement — Le Service correctionnel du Canada a ses agents de la paix et ses agents correctionnels; l’Agence des services frontaliers du Canada, ses gardes-frontière; l’Agence canadienne d’inspection des aliments, ses inspecteurs des aliments, et ainsi de suite. Viennent ensuite les nombreux milliers d’autres employés qui appuient le mandat de base de chaque ministère. Il ne faut cependant pas se leurrer, TOUS sont fonctionnaires, y compris les membres réguliers et civils de la GRC. Chaque personne qui travaille pour la GRC, quelle que soit sa catégorie, contribue à la sécurité et au bien-être des Canadiens.
Il y a ensuite la question de la représentation que les RRF assurent prétendument aux membres civils. On n’a qu’à considérer les événements récents pour reconnaître la vérité de cette assertion. Les RRF vous diront eux-mêmes qu’ils n’ont pas le pouvoir de négocier de façon collective au nom de leurs membres. C’est grâce aux syndicats comme le nôtre que les membres réguliers et civils ont eu droit à des augmentations salariales, à des dispositions relatives aux congés, au salaire égal pour travail de valeur égale, à des dispositions de réaménagement des effectifs, pour ne nommer que quelques-uns des gains obtenus. C’est grâce à des syndicats comme le nôtre que les membres civils ont droit à des augmentations salariales, non pas parce que les RRF ont négocié en leur nom.
Il y a ensuite le projet des catégories d’employés qui a mené à cette récente attaque contre nos membres. Les postes des membres civils sont classifiés en fonction des normes de classification de la fonction publique. Leurs taux de rémunération sont établis par voie de négociation entre leurs syndicats homologues et le gouvernement. La seule différence est qu’ils n’ont pas à défrayer la note. Ils obtiennent leurs salaires et leurs avantages sur le dos des employés les moins bien payés de la fonction publique et les RRF se félicitent de leur travail. C’est à se demander si c’est cela qui leur donne l’impression qu’ils sont uniques! Chose certaine, si les postes des membres civils sont classifiés en fonction des normes de classification de la fonction publique, ils devraient être employés de la fonction publique, point à la ligne.
Le récent communiqué des RRF porte atteinte, selon moi, à l’intégrité et au professionnalisme des mêmes fonctionnaires qu’ils prétendent représenter. Des déclarations comme « incidences éventuelles sur les opérations » et « entreprend un exercice bureaucratique susceptible d’avoir de sérieuses répercussions sur notre capacité à faire notre travail et à servir de façon efficace le public canadien » portent à croire que s’ils devenaient employés de la fonction publique, ces membres civils n’accompliraient pas leur travail de façon professionnelle, qu’ils nuiraient aux opérations policières et qu’ils ne desserviraient pas de façon efficace le public canadien. Je n’en crois pas un mot.
La GRC, comme tout autre ministère du gouvernement, entame le Plan d’action pour la réduction du déficit et cherche des moyens de réduire les coûts. Pourtant la GRC dépense des millions de dollars chaque année pour l’administration de trois classes d’employés. Aucun ministère du gouvernement fédéral, et aucune force policière au monde n’ont un tel fardeau administratif.
Plutôt que de réduire son personnel de la fonction publique et les programmes afférents, la GRC devrait plutôt réduire le coût excessif associé à l’administration de ces trois catégories d’employés et éliminer ainsi les 25 millions de dollars ou plus associés au programme des RRF. Si le Programme des RFF et les membres réguliers et civils qui sont régis par celui-ci souhaitent les salaires, les avantages et la protection qu’un syndicat négocie pour ses membres, peut-être devraient-ils agir comme un syndicat et payer pour leurs propres programmes. Les contribuables canadiens ne devraient pas avoir à épauler ce fardeau financier excessif.
À titre de président national, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour voir à ce que les employés de la fonction publique qui travaillent pour la GRC soient traités avec la dignité et le respect qu’ils méritent. Quoi qu’il en soit, j’y vois.
En toute solidarité,
Le président national
John Edmunds