Visite du président national et d’un VPR au plus vieil établissement du SCC au Québec

Le 28 janvier dernier, le président national David Neufeld et le vice-président régional (VPR) Patrick Ménard (SCC Québec) se sont rendus au Centre fédéral de formation (CFF) à Laval, au Québec. Il s’agissait d’une première visite du CFF pour M. Neufeld. Le président de la section locale 10024, Patrick Tétrault, a accueilli les deux représentants du syndicat et leur a fait visiter les lieux.  

Le CFF est le plus vieil établissement toujours en service dans la région du Québec. Ouvert en 1932, il a vu arriver ses premiers détenus en 1952. En avril 2014, le CFF a été fusionné et comporte désormais deux adresses municipales, soit l’une à niveaux de sécurité multiples (minimale et moyenne) au 6099, boulevard Lévesque Est, et l’autre à niveau de sécurité minimale (anciennement l’Établissement Montée-Saint-François), au 600, montée Saint-François, à Laval. Compte tenu de la taille des installations, le président Neufeld et le VPR Ménard n’ont pu visiter qu’une partie de l’établissement à sécurité minimale et moyenne. Une deuxième visite est prévue dans le courant de l’année pour les autres parties.

Lors de la visite, les membres de l’équipe de gestion des cas ont accueilli les représentants du SESJ et leur ont fait part de leur expérience dans les installations opérationnelles. Bon nombre de ces témoignages font écho à ce que nous entendons concernant les pressions dans d’autres établissements au Canada, notamment la charge de travail élevée, l’absence de remplacement lorsque les membres sont en congé et le manque de flexibilité en matière de télétravail.

En discutant avec les membres du groupe des agent-e-s de libération conditionnelle et de la gestion de l’évaluation et des interventions, il est apparu clairement à nos représentants que la manière dont les cas sont attribués est source de beaucoup de stress et de pression pour nos membres. Les agent-e-s de libération conditionnelle ont rapporté que leur charge de travail comprend une combinaison d’évaluations initiales et de tâches générales de supervision des cas. La méthode d’attribution des tâches entraîne souvent un manque d’efficacité, vu la nature des responsabilités et l’évolution de la population de détenus. Notons par ailleurs que le CFF est un établissement qui accueille de nombreux détenus inuits. Les membres ont indiqué qu’il y a un manque de services d’interprétation en inuktitut et de soutien d’Aînés pour travailler avec cette population. Les agent-e-s de libération conditionnelle ont également déploré les exigences croissantes auxquelles ils sont soumis dans leur travail, notamment des tâches qui se sont ajoutées à leur charge de travail depuis le Plan d’action pour la réduction du déficit, il y a une dizaine d’années. Le président Neufeld et le VPR Ménard transmettront ces préoccupations au Comité national d’examen conjoint de la charge de travail afin qu’elles soient incluses dans les discussions et l’examen de la charge de travail des agents de libération conditionnelle dans les semaines à venir.

Les représentants du SESJ ont ensuite rencontré des membres des programmes correctionnels et ont pris le temps de mieux comprendre les défis auxquels ils font face. Certains ont indiqué que le nombre de séances de programme est passé de cinq à six par semaine, et que cela se répercute sur leur santé mentale et leur bien-être en général. Ils ont évoqué l’utilité du modèle de travail hybride pendant la pandémie et l’absence quasi totale de flexibilité en ce qui concerne le modèle hybride et la rédaction de rapports correctionnels à la maison. Le président Neufeld et le VPR Ménard ont pour leur part transmis de l’information sur les efforts soutenus de l’AFPC et du SESJ en ce qui concerne le travail hybride ainsi qu’une importante revendication de notre syndicat : « les mandats de trois jours en présentiel : à la poubelle! » En outre, les membres ont clairement indiqué qu’une approche nuancée et flexible en la matière contribuerait à de meilleures conditions de travail et à leur bien-être en général. Le SESJ continuera de lutter pour tous les membres qui peuvent effectuer une partie de leurs tâches à distance ou à domicile.

Les représentants du SESJ ont également discuté de la négociation collective avec les agent-e-s de programmes correctionnels, et ont fait le point sur les récentes conférences régionales de négociation organisées par le SESJ dans tout le pays. Les agent-e-s ont évoqué le processus de recertification continue qui leur est imposé et la lourde pression qu’il exerce sur nos membres. Le VPR Ménard a souligné que nos membres avaient tenu les mêmes propos lors de nos conférences régionales de négociation et que l’abolition de cette exigence est l’une des 25 principales revendications des membres du SESJ à la table PA. Les agent-e-s ont été très heureux d’entendre la nouvelle.

Lors de la visite du bâtiment où travaillent les agent-e-s de programmes correctionnels, il a été constaté que le bâtiment a d’importants problèmes de structure en raison de son âge. Les membres se sont dits inquiets des fuites dans les tuyaux et du manque de chauffage et de climatisation adéquats selon les saisons. Ces questions demeurent à l’étude au sein du Comité local sur la santé et la sécurité au travail, et le VPR Ménard en assurera le suivi.

Le président Neufeld et le VPR Ménard tiennent à remercier le président de la section locale, Patrick Tétrault, ainsi que les membres qui travaillent au CFF pour leur participation lors de la visite. Le président Neufeld et le VPR Ménard devraient pouvoir utiliser l’information recueillie pendant la visite pour plaider en faveur de meilleures conditions de travail pour ces membres.