Réductions budgétaires dans les ministères et organismes fédéraux de la sécurité publique et de la justice

Dans son budget de 2023, le gouvernement du Canada s’est engagé à réduire ses dépenses de 14,1 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, à compter de 2023-2024, et de 4,1 milliards de dollars par an par la suite. Cette décision touchera presque tous les ministères et tous les organismes gouvernementaux.

Nous souhaitons recueillir des renseignements sur la manière dont les ministères et organismes de la sécurité publique et de la justice (dont le Service correctionnel du Canada et la GRC) réduiront leurs dépenses. Cela inclut leur approche en matière de ressources pour le travail des membres du SESJ et la suppression de postes de première ligne reliés à sécurité publique. Nous savons que les compressions budgétaires entraîneront une augmentation considérable de la charge de travail ― et que bon nombre de nos membres devront faire plus avec moins.

Les ministères et organismes du secteur de la sécurité publique devront contribuer à hauteur de 141,1 M$ au « recentrage des dépenses gouvernementales » en 2024-2025. Présentement, ils projettent de faire des économies continues qui s’élèveront à 247,3 M$ pour ce secteur. Le SESJ estime que les réductions des dépenses de fonctionnement pèseront lourd sur ses membres qui, en leur qualité de personnel fédéral de la sécurité publique, jouent un rôle fondamental dans la protection de la population partout au pays.

À la lumière des données publiées dans le suivi du budget fédéral de 2024, nous pouvons confirmer ce qui suit :  

Le Service correctionnel du Canada prévoit les réductions de dépenses suivantes :
2024-2025 : 48,5 M$
2025-2026 : 60,5 M$
2026-2027 et par la suite : 85,6 M$

La GRC prévoit les réductions de dépenses suivantes :
2024-2025 : 24,8 M$
2025-2026 : 31,4 M$
2026-2027 : 33,7 M$
2027-2028 : 39,7 M$
2028-2029 : 42,6 M$
Exercices ultérieurs: 41,7 M$

Le ministère de la Justice prévoit les réductions de dépenses suivantes :
 2024-2025 : 6 654 000 $
2025-2026 : 9 692 500 $
2026-2027 et par année par la suite : 15 114 000 $

La Commission des libérations conditionnelles du Canada prévoit les réductions de dépenses suivantes :
2024-2025 : 1,2 M$
2025-2026 : 1,8 M$
2026-2027 et années suivantes : 2,6 M$

Sécurité publique Canada prévoit les réductions de dépenses suivantes :
2024-2025 : 0,5 M$
2025-2026 : 0,5 M$
2026-2027 et par la suite : 1,5 M$

Compte tenu de l’ampleur de ces réductions, la plus grande inquiétude du SESJ est que, comme ce fut le cas avec le Plan d’action pour la réduction du déficit lancé en 2014, les ministères et les organismes gouvernementaux pourront encore une fois discrètement supprimer des postes, des programmes, des projets pilotes et des soutiens administratifs de façon semi-opaque. Comme se fut le cas jadis, ces coupes se feront sans reconnaître leurs incidences à court et à long terme sur les fonctionnaires au sein d’une équipe, d’une unité, d’une direction, d’un détachement, d’un établissement, d’un bureau de libération conditionnelle, etc. Nos membres se sont surpassés pour compenser les coupes et les pénuries antérieures, afin de continuer à assurer la sécurité des Canadiens. Nous nous efforçons de continuer à assurer la sécurité des Canadiens, mais ces coupes risquent de se multiplier rapidement, ce qui aura pour effet de stresser et d’épuiser nos membres. L’impact négatif sur le personnel de sécurité publique est susceptible de compromettre le réseau de sécurité publique invisible auquel les Canadiens s’attendent et qu’ils méritent.

Prochaines étapes

Alors que le SESJ s’efforce de comprendre l’impact de ces réductions sur nos membres sur le terrain, nous aimerions connaître votre opinion.

Dans les prochaines semaines, nous inviterons nos membres à dire au bureau national du SESJ où les coupes budgétaires ont lieu et comment elles nuisent au travail de première ligne.  Cela nous aidera à dresser un tableau plus clair des répercussions des compressions au niveau local, régional et national.

Le SESJ a l’intention d’utiliser ces renseignements dans ses discussions avec les ministères et les législateurs (les député-es) pour montrer comment les coupes affectent le travail de première ligne.

Par la suite, le SESJ proposera des mesures et des stratégies pour sensibiliser la population aux coupes, défendre les droits dans le milieu de travail et aider à protéger la santé et la sécurité de nos membres.