Au début de la semaine, David Neufeld, président national du SESJ, a rencontré des cadres supérieurs de la Division O de la GRC en compagnie de Pam Damoff, députée et secrétaire parlementaire du ministre de la Sécurité publique. Cette réunion avait pour but de discuter des réalités des employé-e-s de la fonction publique qui travaillent au sein de la Division O, fournissant un soutien opérationnel crucial à toute une gamme d’activités, des enquêtes criminelles à la collecte de renseignements en passant par la gestion de cas.
Le président David Neufeld souhaitait tout particulièrement mettre en lumière les recommandations du rapport de Rose Ricciardelli, éminente chercheuse dans le domaine de la sécurité publique, concernant les adjoint-e-s aux services de détachement. Le rapport contient des recommandations clés pour l’amélioration des conditions de travail, des possibilités de formation et du moral des employé-e-s de la fonction publique de la GRC. Des exemplaires du rapport ont été distribués aux personnes présentes à la réunion, et M. Neufeld a expliqué qu’il y avait des pourparlers avec la commissaire Brenda Lucki pour déterminer comment appliquer ces recommandations le plus rapidement possible.
Monsieur Neufeld s’est dit préoccupé par la ténacité d’une culture, au sein de la GRC, qui tend à valoriser certains membres (membres réguliers et membres civils) au détriment des autres, ce qui entraîne un manque de cohérence au sein de l’organisation et un traitement inéquitable pour les employé-e-s de la fonction publique.
Selon le rapport de Mme Ricciardelli, l’absence de certaines mesures de sécurité élémentaires (verre pare-balles/de protection pour les employé-e-s qui interagissent avec le public, p. ex.) et l’exclusion continuelle des adjoint-e-s aux services de détachement (ou autres) des programmes de GSIC ne sont que deux exemples qui illustrent comment cette culture se perpétue au sein de la GRC. Monsieur Neufeld a souligné que les employé-e-s de la fonction publique font partie du cœur de l’exploitation de la GRC et jouent un rôle fondamental sans lequel l’organisation ne pourrait pas fonctionner, et qu’il importe donc mieux les respecter, les outiller et valider leurs expériences afin qu’ils puissent se sentir pleinement valorisés et acceptés pour leur travail.
Lors de la réunion, M. Neufeld a également parlé de l’importance de la campagne du SESJ sur la question des maladies présomptives, ainsi que des modalités de travail hybrides.
Il a aussi fait part des préoccupations du SESJ en ce qui concerne le manque de soutien pour les employé-e-s de la fonction publique qui s’exposent à des blessures liées au stress opérationnel (BSO) ou qui en ont déjà subi. Étant donné que la GRC a des ententes séparées et distinctes qui régissent les conditions d’emploi des membres réguliers et des membres civils, il y a un manque déplorable d’égalité pour les employé-e-s de la fonction publique sur le plan des mesures de soutien psychologique qui tiennent compte des traumatismes et des dispositions sur les congés pour blessures liées au stress professionnel.
Le programme d’avantages sociaux de Sun Life pour les employé-e-s du gouvernement du Canada offre une protection extrêmement limitée aux employé-e-s de la fonction publique qui ont besoin de services de psychologie privés qui tiennent compte des traumatismes. De surcroît, pour avoir droit à un congé payé pour une blessure liée au stress professionnel, les employé-e-s de la fonction publique de la GRC doivent négocier dans le cadre du régime d’indemnisation des victimes d’accidents du travail de l’Ontario, qui offre une protection limitée ou inexistante aux personnes touchées par une maladie présomptive qui ne sont pas des premier-ère-s intervenant-e-s. Il en résulte des inégalités notables au sein de la GRC, certain-e-s employé-e-s ayant un bien meilleur accès aux mesures de soutien en santé mentale et aux congés que les employé-e-s de la fonction publique.
Le président du SESJ a par ailleurs indiqué que le syndicat accorde une importance prioritaire à sa campagne nationale sur les maladies présomptives, dans le cadre de laquelle le SESJ demande au gouvernement fédéral une meilleure inclusion afin que les employé-e-s fédéraux de la sécurité publique et de la justice, dont beaucoup sont confrontés à des incidents ou à des documents traumatisants pendant de nombreuses années, puissent avoir droit à l’indemnisation des accidents du travail pour les maladies présomptives, tout comme les premier-ère-s intervenant-e-s.
Monsieur Neufeld a aussi abordé l’importance des modalités de travail hybrides pour les employé-e-s de la fonction publique de la GRC, bon nombre desquels apprécient l’équilibre travail-vie personnelle que permettent ces modalités. Le SESJ a d’ailleurs appris que les employé-e-s de la GRC peuvent demander des modalités de travail hybrides à leurs supérieurs. Le président national a rappelé que pour attirer et conserver une main-d’œuvre talentueuse, y compris pour les postes de la fonction publique au sein de la GRC, il est essentiel de soutenir et de maintenir les modalités de travail hybrides à long terme.
Le SESJ a été informé que le refus de demandes de modalités de travail hybrides — ou de travail à distance ou à temps partiel — a entraîné le départ d’un certain nombre d’employé-e-s de la fonction publique de la GRC. Les représentant-e-s de la Division O ont reconnu qu’ils en sont encore aux premières étapes de la mise en œuvre de la nouvelle normalité et des ententes de télétravail. Monsieur Neufeld a affirmé que le SESJ surveille la question de près, et qu’il s’attend à ce que la GRC fasse preuve de plus de flexibilité pendant que la situation évolue.
Enfin, en ce qui concerne la formation, les représentant-e-s de la Division O ont évoqué une nouvelle orientation dans les services de police fédéraux, soit une orientation axée sur les opérations et visant à soutenir les personnes d’autres organismes, services ou ministères qui viennent assumer de nouveaux rôles. Cette orientation est appelée à évoluer au fil du temps. Le SESJ a demandé à maintes reprises à ce qu’il y ait une formation complète pour les EFP au sein de la GRC, particulièrement pour les adjoint-e-s aux services de détachement. Or, si cette orientation représente un bon début, il est peu vraisemblable qu’elle réponde à tous les besoins des EFP de la Division O. Monsieur Neufeld a expliqué que la question de la formation en est une qui est abordée avec la commissaire Lucki depuis 2019 et qu’il souhaite ardemment que les employé-e-s de la fonction publique aient accès à un programme de formation complet le plus rapidement possible. Il n’est ni juste ni raisonnable de s’attendre à ce que les employé-e-s de la fonction publique soient capables de comprendre et de naviguer aussi rapidement le système d’une organisation de justice pénale aussi complexe.