Le 17 avril, à l’occasion de la Journée de l’égalité, le SESJ souhaite mettre en lumière nos membres agent-e-s de gestion des peines (AGP) du SCC. Majoritairement des femmes, ces AGP font savoir depuis des années au SCC que leur travail est devenu insoutenable.
Le SCC a l’obligation légale d’assurer une gestion des peines précise. Or, trop souvent, les AGP surchargées sont portées à croire que cette obligation légale leur incombe personnellement, alors que ce n’est pas le cas.
En 2023, plus de 90 % des AGP de tout le pays ont signé une lettre poignante adressée au SCC, dans laquelle elles soulignent les points suivants :
- elles n’arrivent pas à traiter tous les dossiers qui leur sont confiés durant leurs heures régulières;
- elles doivent régulièrement faire des heures supplémentaires non rémunérées;
- le stress qui en résulte leur cause un préjudice injustifié.
Aujourd’hui, deux ans plus tard, la charge de travail moyenne des AGP n’a fait qu’augmenter davantage.
Contrairement aux AGP, la majorité des agent-e-s correctionnel-le-s et des employé-e-s des services techniques sont des hommes et lorsqu’ils travaillent en dehors de leurs heures régulières, leurs heures supplémentaires sont généralement rémunérées.
Pourquoi nos membres AGP, qui sont principalement des femmes, ne reçoivent-elles pas de rémunération pour les heures supplémentaires, contrairement aux agent-e-s correctionnel-le-s et aux employé-e-s des services techniques, qui sont principalement des hommes?
L’audit interne que le SCC a lui-même réalisée en mars 2023 a révélé qu’il « est difficile d’attirer et de maintenir en effectif des candidats qualifiés pour le poste d’AGP, de niveau de classification AS-02, car ce poste exige un niveau de compétences et d’aptitudes qui n’est généralement pas exigé des autres postes de débutants […] »
Cette audit interne a aussi permis de constater qu’un critère essentiel du SCC n’était pas respecté, à savoir « le recrutement, l’embauche et la promotion tiennent compte des besoins actuels et futurs du programme de gestion des peines. »
Il s’agit d’une crise. Les conditions de travail des AGP doivent être améliorées immédiatement.
Aujourd’hui, le SESJ exhorte le SCC à poser les actions suivantes :
- rémunérer les heures supplémentaires des AGP, le cas échéant;
- permettre le travail hybride, qui a fait ses preuves et qui permettra de réduire le stress des AGP surchargées;
- embaucher plus d’AGP;
- réduire à 275 le nombre de dossiers attribués à chaque AGP;
- affecter un CR-4 par service d’AGP;
- accorder suffisamment de temps aux AGP pour qu’elles puissent suivre une formation adaptée;
- revenir à un modèle de répartition des dossiers des AGP au niveau institutionnel.
Aujourd’hui, le SESJ exhorte chacune de nos sections locales du SCC à prendre les mesures suivantes :
- Ajouter les « problèmes des AGP » comme point permanent à l’ordre du jour des réunions du comité syndical-patronal.
Aujourd’hui, le SESJ exhorte également nos membres AGP, lorsque leur charge de travail est trop grande pour être accomplie pendant leurs heures régulières, à poser les gestes suivants :
demander – par écrit – qu’on leur offre :
- de rémunérer les heures supplémentaires travaillées; et/ou
- d’établir un ordre de priorité dans les dossiers à traiter;
et ne pas accepter :
- de travailler bénévolement;
- d’agir comme si l’obligation légale du SCC leur incombait personnellement.
Tous les membres du SESJ qui estiment que leur charge de travail est trop élevée pour être accomplie pendant leurs heures de travail régulières doivent demander – par écrit – qu’on leur offre des heures supplémentaires rémunérées ou qu’on établisse un ordre de priorité entre leurs tâches. Tout membre qui en fait la demande et qui ne se voit pas offrir l’une des options ci-dessus devrait communiquer avec un-e représentant-e de sa section locale du SESJ.
À l’occasion de la Journée de l’égalité, le SESJ s’engage à continuer de lutter pour que des heures supplémentaires rémunérées soient offertes, s’il y a lieu, à tou-te-s les travailleur‑euse‑s, quel que soit leur genre!
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Les dispositions de la Charte canadienne des droits et libertés en matière de droit à l’égalité sont entrées en vigueur le 17 avril 1985. Depuis ce jour, la Journée de l’égalité est célébrée partout au Canada.