par Lynette Robinson, VRP du SESG (GRC, Justice, SPPC)
Il me fait très plaisir de faire partie de la délégation de cette année au Guatemala, à titre de jeune travailleuse, par l’entremise du Fonds de justice sociale de l’AFPC. Ce fonds appuie un projet d’éducation en action dans les communautés de Quixaya et Nueva Vida au Guatemala. Cette année, 4 jeunes employés ont été commandités pour faire partie de la délégation de 12 personnes travaillant étroitement avec ces communautés pour construire une école et un centre médical qui serviront à de nombreuses générations à venir.
Le confrère Ken Freisen et moi sommes très heureux d’être ici comme membres du SESG. Nous sommes arrivés depuis 5 jours et nous avons déjà beaucoup appris au sujet du Guatemala et de sa culture.
Le premier jour, pour mieux comprendre l’histoire du pays, nous avons visité le musée Casa de la Memoria. L’histoire du Guatemala ressemble à celle des autres pays de l’Amérique du Nord «découverts» par des Européens. Les Autochtones d’ici étaient les Mayas, et lorsque le Guatemala a été «découvert» par l’Espagne, les Autochtones ont été réduits en esclavage et forcés d’adopter la langue du colonisateur. Leur histoire en est une d’oppression par le gouvernement, y compris une guerre civile qui a laissé 200 000 disparus.
Aujourd’hui, les Guatémaltèques sont toujours opprimés par leur gouvernement. Elles et ils bénéficient toutefois de certains changements. Par exemple, pour la première fois de leur histoire, un homme d’une région rurale et une femme LGBT ont été élus au Congrès.
La leçon d’histoire s’est avérée cruciale pour le reste de notre voyage, où nous avons rencontré CALAS et le Dr Yuri Moleni. CALAS est une organisation qui intente des poursuites contre le gouvernement sur des enjeux environnementaux. De plus, comme notre syndicat, CALAS informe les gens sur leurs droits. Également comme notre syndicat, CALAS aide à organiser des manifestations et à mobiliser la population.
Le Dr Yuri, un défenseur des droits humains et environnementaux, a lui-même failli perdre la vie après avoir reçu 16 coups de feu, simplement pour avoir défendu les droits des autres. L’une des principales causes qui occupent présentement CALAS concerne l’industrie minière. L’industrie minière s’accapare impunément les terres de la population locale et les mines mettent la santé et la sécurité des communautés en danger, y compris leur accès à l’eau potable.
Aux termes des politiques guatémaltèques, un accès à de l’eau salubre est plus important que les intérêts de n’importe quelle entreprise. Mais ces politiques ne sont pas respectées. Lorsque les populations locales ont tenté de protester, les entreprises et le gouvernement ont réagi en ajoutant plus de sécurité et de police en vue de les intimider. Par exemple, dans une communauté minière de 5 700 personnes, il y a 79 agents de police. Et il ne s’agit pas d’un cas isolé. De nombreuses autres entreprises minières ou productrices d’huile de palme polluent les ressources dont dépend le peuple guatémaltèque. Le travail de CALAS est très important.
Nous avons également eu l’occasion de rencontrer la coopérative CCDA qui aide les fermiers locaux et leurs familles en dispensant de l’éducation sur les techniques agricoles. Vous vous rappelez de l’homme d’une région rurale élu au Congrès dont je vous ai palé plus tôt? Son nom est Leo Juracán et il est coordinateur de la CCDA. La CCDA aide les agriculteurs à s’aider eux-mêmes. En retour, l’argent gagné par la coopérative est réinvesti directement dans la communauté par le biais de bourses d’études et de la construction d’écoles, de centres communautaires et de cliniques médicales. Et c’est là que nous entrons en jeu…
Restez à l’affût pour ma prochaine dépêche.