Un des principaux motifs de ce piquet d’information était d’attirer l’attention sur les coupures annoncées aux postes d’agents de liaison des services correctionnels communautaires (ALSCC). Les ALSCC faisaient partie d’une initiative novatrice d’intégration des services de police et de libération conditionnelle dans tout le pays. Service correctionnel Canada a annoncé son intention de mettre fin aux postes d’ALSCC à l’échelle nationale à la fin de l’année 2014, dans le cadre du Plan d’action pour la réduction du déficit (PARD).
La perte des postes d’ALSCC présentera de véritables défis pour les agents de libération conditionnelle, y compris le démantèlement d’un réseau amélioré de partage de renseignements entre le SCC et les forces de police locales. Ces postes d’ALSCC étaient occupés par des policiers réputés de la GRC et d’autres services de police locaux partout au pays. Les agents de libération conditionnelle sont profondément préoccupés par ces pertes et par l’impact qu’elles risquent d’avoir sur le personnel et la sécurité publique.
Les ALSCC ne sont pas représentés par le SESG, et le rétablissement de ce programme n’entraînerait absolument pas de gains d’emploi pour les membres de notre syndicat. Il permettrait, cependant, le maintien des liens solides qui se sont développés entre les forces de police et les agents de libération conditionnelle, une coopération dont bénéficie toute la population canadienne.
Les postes d’agent de liaison communautaire correctionnel ont été créés pour améliorer les relations de travail entre le SCC et les forces de police à travers le Canada. Depuis le début de ce programme, des ALSCC ont également participé à la coordination de la supervision, du suivi et l’arrestation des criminels les plus dangereux. Ils l’ont fait grâce à leur possibilité de collaborer avec les services de libération conditionnelle et des unités spécialisées au sein des services de police de 17 municipalités canadiennes.
Les agents communautaires de libération conditionnelle communautaires qui ont coopéré étroitement avec des ALSCC estiment que les réductions de ces postes seront préjudiciables à la sécurité du public en ce qui a trait au suivi et à la surveillance de certains des délinquants les plus dangereux au Canada. En coupant ces postes, Service correctionnel Canada compromet la possibilité de maintien de solides relations de travail établies entre des policiers et des agents de libération conditionnelle partout au pays. Les quelque 2,5 millions de dollars par année en économies prévues ne font pas le poids en regard de la valeur de ce programme.
L’enquêteur correctionnel Howard Saper a récemment noté dans son rapport d’octobre 2014, Surmonter les obstacles à la réintégration : Enquête sur les centres correctionnels communautaires fédéraux, que les agents de libération conditionnelle doivent déjà mettre les bouchées doubles pour composer avec des réductions de financement instituées par le Plan d’action pour la réduction du déficit (DRAP).
Le 1er avril 2014, le SCC augmentera le rapport d’un agent de libération conditionnelle pour huit délinquants à un ratio de 1 pour 13 et diminuera de huit à quatre le nombre minimum de fois qu’un agent est tenu de rencontrer un délinquant chaque mois (pour les délinquants présentant un risque élevé) et de quatre à deux fois par mois dans le cas des délinquants présentant un risque faible).
Tout rétablissement du financement pour des postes d’ALSCC ne saurait être accompli par de nouvelles réductions aux tâches assumées par les agents de libération conditionnelle. Malheureusement, les budgets de fonctionnement alloués pour préparer les délinquants à la réinstallation et à leur maintien sécuritaire dans la communauté n’ont pas eu droit à de nouveaux fonds et sont condamnés à baisser en termes réels en 2014-15 et au-delà. Cette situation doit changer.