Le président national du SESJ, le VPR du SESJ, et président du Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes visitent les installations du SCC de la région de Winnipeg

Le mardi 24 mai dernier, David Neufeld, président du SESJ, et Jeff Sandelli, vice-président régional, ont accueilli l’honorable Jim Carr, président du Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes, pour lui faire visiter l’Établissement de Stony Mountain et le centre correctionnel communautaire Osborne, à Winnipeg.

Visite de l’Établissement de Stony Mountain

Wayne Robillard, président de section locale du SESJ, s’est joint aux invités de marque pour la visite de l’Établissement de Stony Mountain. Accompagné de son équipe, M. Carr, député, a pu apercevoir l’unité d’intervention structurée (UIS), la cuisine des Services d’alimentation, le pavillon de ressourcement ainsi qu’une rangée d’unités à sécurité moyenne. Le nombre disproportionné de délinquants autochtones fut un thème central de la visite. 

L’équipe du SESJ a également souligné la participation active de ses membres dans l’évaluation, les soins et la réhabilitation des délinquant-e-s, que ce soit à leur arrivée à l’établissement, dans le cadre de leur participation aux programmes correctionnels ou à leur libération définitive dans la collectivité.

L’écrasante omniprésence des gangs a aussi fait l’objet de discussions. Cette situation complique beaucoup l’établissement des priorités en matière de gestion des risques et d’accès aux programmes de réadaptation pour les délinquant-e-s. Le rôle des aîné-e-s, des agent-e-s de liaison autochtone et d’autres membres autochtones du personnel a aussi été évoqué, en parallèle à l’influence inestimable qu’ont les programmes axés sur les Autochtones sur bon nombre de délinquant-e-s appartenant à cette communauté. Monsieur Robillard, qui est agent de liaison autochtone, a parlé de la nécessité d’améliorer l’accès à ces initiatives dirigées par des Autochtones afin qu’un plus grand nombre de délinquants-e-s autochtones puissent en profiter, étant donné leur surreprésentation au sein de nombreux pénitenciers fédéraux.

Les visiteurs ont aussi parlé de l’incident tragique d’août 2021, lors duquel un délinquant a violemment agressé un agent des Services d’alimentation. Les représentants du SESJ ont rappelé que le syndicat continue d’insister pour que le SCC fournisse toutes les formations nécessaires aux agent-e-s des Services d’alimentation, y compris des formations en matière de sécurité, avant qu’ils ou elles ne commencent à travailler dans les cuisines. Le SESJ a déjà établi qu’il y a une pénurie d’agent-e-s des Services d’alimentation dans les cuisines et qu’il faut s’assurer que davantage d’agent-e-s correctionnels sont sur place pour veiller à la sécurité des employé-e-s et des délinquant-e-s qui se trouvent en ces lieux. Malheureusement, malgré plusieurs conversations avec Anne Kelly, commissaire du Service correctionnel du Canada, aucune de ces mesures n’a été mise en place.

Visite et table ronde au centre correctionnel communautaire Osborne

Après la visite de l’Établissement de Stony Mountain, M. Carr et son équipe se sont joints aux représentants du SESJ pour une visite du centre correctionnel communautaire (CCC) Osborne. Les représentants du SESJ ont souligné les défis importants que doit relever le personnel chargé de la réadaptation pour gérer la population de délinquant-e-s à très haut risque et à besoins élevés qui résident dans les CCC de tout le pays, principalement à cause de conditions spéciales s’appliquant à la libération conditionnelle de ces personnes.

Les difficultés importantes rencontrées par les agent-e-s fédéraux de libération conditionnelle dans la collectivité (tant dans les CCC que dans les bureaux de libération conditionnelle dans la collectivité) ont aussi fait l’objet de discussions. Parmi ces difficultés, on compte le délicat équilibre à maintenir entre la gestion du risque que représentent les délinquant-e-s pour la sécurité publique et le soutien à une réinsertion réussie dans la collectivité.

Malheureusement, les agent-e-s de libération conditionnelle, les responsables des agent-e-s de libération conditionnelle, les adjoint-e-s à la gestion des cas, les agent-e-s de programmes correctionnels et sociaux et les agent-e-s de liaison autochtone, parmi les autres membres du personnel correctionnel fédéral que représente le SESJ, sont particulièrement vulnérables aux traumatismes liés au stress professionnel en raison du manque de personnel, de l’épuisement professionnel, de l’exposition constante à des personnes traumatisées et à des documents traumatisants (détails de crimes violents), des déclarations des victimes et des antécédents familiaux difficiles de nombreux délinquant-e-s.

En outre, les agent-e-s de libération conditionnelle et les responsables des agent-e-s de libération conditionnelle qui travaillent dans les pénitenciers fédéraux et dans les bureaux de libération conditionnelle dans la collectivité assument une lourde charge, évaluant de façon continue le risque de récidive des délinquant-e-s suivant la libération dans la collectivité. La publication, en avril 2022, d’un rapport sans précédent du SESJ sur la vulnérabilité des agent-e-s de libération conditionnelle fédéraux sur le plan des traumatismes liés au stress professionnel, a été mentionnée à plusieurs reprises à M. Carr et à son équipe.     

Le fait que de nombreux délinquant-e-s ne peuvent pas compter sur des mesures de soutien structurel élémentaires après leur libération dans la collectivité a également été nommé comme un facteur de risque pour la sécurité publique et pour les traumatismes liés au stress professionnel parmi certains employé-e-s des services correctionnels. Ces lacunes comprennent notamment :  

  1. Un accès limité ou inexistant à des spécialistes qualifiés de la santé mentale qui sont capables de traiter les traumatismes complexes et les problèmes psychologiques et psychiatriques importants;
  2. Une pénurie de logements sécuritaires et stables (si la personne délinquante ne demeure pas dans un CCC ou un établissement résidentiel communautaire);
  3. Le manque d’accès, pour de nombreux délinquant-e-s dans la collectivité, à un appui élaboré et soutenu en matière de toxicomanie;
  4. Un accès limité ou inexistant à des services d’aide à l’emploi améliorés qui amènent activement les délinquant-e-s à cerner les occasions d’emploi pertinentes et à conserver leur emploi lorsqu’ils en trouvent un;
  5. Un accès limité aux programmes autochtones et aux programmes d’aîné-e-s dans la collectivité (surtout pour les délinquant-e-s autochtones provenant de régions rurales et éloignées).

Le SCC a réalisé certains progrès en améliorant l’accès à quelques-uns de ses programmes communautaires essentiels pour un nombre limité de délinquant-e-s, mais le manque de mesures de soutien structurel adéquates dans la collectivité pour les délinquant-e-s en liberté, au-delà de celles fournies par le personnel des services de réadaptation fédéraux, incluant entre autres les agent-e-s de libération conditionnelle, les agent-e-s de programmes correctionnels, les coordonnateur-trice-s de l’emploi dans la collectivité et les agent-e-s de liaison communautaire autochtones, est un problème urgent nécessitant une approche multidimensionnelle.

Enfin, il a été noté que le montant minime de fonds alloués aux services correctionnels fédéraux dans la collectivité (soit environ six pour cent du budget total du Service correctionnel du Canada) explique bien qu’il y ait des défis à relever pour s’assurer que les délinquant-e-s ont des chances optimales de réussir leur réinsertion dans la collectivité. Si d’importantes améliorations ne sont pas apportées au système, il est difficile de concevoir comment les délinquant-e-s présentant les risques les plus élevés au Canada auraient la possibilité de se réhabiliter véritablement à long terme et comment le Service correctionnel du Canada pourrait devenir un lieu de travail attrayant et gratifiant pour la majorité des employé-e-s.