David Neufeld, notre président national, a récemment eu la rare chance de visiter trois détachements très éloignés dans les Territoires du Nord-Ouest. Il était accompagné de Samuel Bourget, président de la section locale X0149 Yellowknife GRC-Justice-SPPC.
Ces visites ont été organisées avec l’équipe de gestion de la Division et ont nécessité l’utilisation d’un avion de la GRC pour le déplacement jusqu’aux collectivités de Tuktoyaktuk, d’Inuvik et de Fort Good Hope. Notons que le voyage a été rendu possible grâce à la bonne volonté et à la collaboration de la direction de la GRC de cette Division, qui coordonnait déjà des déplacements dans ces régions aux mêmes dates.
Messieurs Neufeld et Bourget sont très reconnaissants d’avoir eu l’occasion de rencontrer en personne des adjoint-e-s aux services de détachement (ASD) qui n’ont jamais reçu la visite de représentant-e-s du SESJ en raison de leur éloignement géographique.
Ils se sont sentis tout particulièrement inspirés en voyant ce que contribuent nos membres de la GRC à la sécurité publique dans le Grand Nord et en apprenant comment vivent nos membres qui travaillent dans ces régions éloignées. Ils ont eu la chance de rencontrer l’unique ASD de Tuktoyaktuk, les quatre ASD d’Inuvik et l’unique ASD de Fort Good Hope. Aux trois endroits, ils ont pris le temps d’avoir de bonnes discussions avec les membres du SESJ sur les conditions de travail et les défis associés au travail dans le Nord.


Monsieur Neufeld a présenté les grandes lignes du rapport sur les ASD ainsi que les 12 recommandations pour une amélioration des milieux de travail des membres du SESJ dans tout le pays. Il a aussi été question de la campagne du SESJ sur les maladies présomptives et de la lutte de notre syndicat pour un meilleur soutien en santé mentale pour les membres de l’ensemble du Canada.
De toute évidence, les ASD des détachements du Nord viennent souvent de ces mêmes collectivités éloignées où ils et elles travaillent, et font office de véritables intermédiaires entre la GRC et la communauté. Comme on peut s’en douter, il peut être très difficile d’entretenir des liens étroits avec les membres d’une petite collectivité isolée tout en y exerçant certaines fonctions. Cela peut avoir des répercussions sur les liens interpersonnels et la santé mentale d’une personne. Messieurs Neufeld et Bourget ont tous deux souligné l’importance de prendre soin de soi et de profiter des services de santé mentale qui sont à la disposition des membres. Pour la plupart de ces membres, le soutien psychologique n’est accessible qu’en mode virtuel, et le besoin d’un soutien accru en santé mentale se fait ressentir. De plus, il semblerait que les membres décident souvent de ne pas prendre de congé de maladie puisqu’il n’est pas toujours possible de se faire remplacer dans ces détachements. Si ces difficultés existent ailleurs au Canada, elles se démarquent encore plus dans le Nord, où il faut beaucoup de temps pour trouver des remplaçant-e-s pour des périodes plus longues (et encore, cela n’est pas toujours possible).


Force est de constater qu’il y a des défis particuliers quand on vit et on travaille dans le Nord, notamment en ce qui a trait au recrutement et à la rétention de personnel (de nombreux postes vacants et une incapacité à assurer des remplacements), à l’accès aux logements (et aux logements abordables), aux frais de déplacement pour rendez-vous médicaux en dehors de la zone de résidence et au coût de la vie en général (chauffage, nourriture, etc.).
De nombreux membres de la GRC (en uniforme ou en civil) ont parlé de la nécessité d’apporter des améliorations à la Directive sur les postes isolés et les logements de l’État (DPILE) afin de mieux recruter et retenir des employé-e-s dans le Nord. Selon ces membres, des améliorations à l’indemnité de vie chère, à l’aide au titre des voyages pour vacances et aux logements de l’État pourraient se traduire par une meilleure qualité de vie pour les employé-e-s de la région.
En effet, ces problèmes alourdissent beaucoup la charge de travail dans les détachements du Nord. La GRC est souvent la solution « fourre-tout » pour des services qui comprennent non seulement les services de police communautaire, mais aussi les activités de recherche et de sauvetage, la lutte contre les incendies et les secours paramédicaux. En outre, il y a souvent un manque de soutien en toxicomanie et en santé mentale pour les membres de ces collectivités, ce qui alourdit encore plus la charge de travail dans ces détachements.


Le jeudi 24 novembre, messieurs Neufeld et Bourget ont eu l’occasion de rencontrer Syd Leck, nouveau commandant divisionnaire, à Yellowknife. Les représentants du SESJ ont remis au CD Lecki un exemplaire du rapport sur les ASD, ont discuté des problèmes liés à la DPILE (logement des employés publics fédéraux) et ont parlé de leur visite dans les trois collectivités éloignées. Monsieur Neufeld était reconnaissant au commandant Lecki d’avoir pris le temps de discuter de ces questions et est enthousiaste de travailler avec lui à l’avenir.
Les membres réguliers et les ASD rencontrés dans le cadre de ces visites ont fourni de précieux renseignements et ont bien expliqué les réalités du travail dans le Nord. Dans chacun des détachements, les membres de la GRC se sont dits reconnaissant-e-s de la visite du SESJ. Or, ce qu’il importe surtout de souligner est le travail formidable que font ces membres pour assurer la sécurité des collectivités du Nord et du reste du Canada.
Le président du SESJ souhaite remercier tout particulièrement le gendarme spécial Brian McShane et le sergent Jessie Aubin, qui l’ont soutenu et accompagné pendant les deux jours de la visite.
Il remercie également Jeffrey Christie, commandant divisionnaire par intérim sortant, pour son soutien et son aide dans l’organisation de ce voyage unique dans le Nord.