Ottawa – Au lendemain de la publication de plus de cent recommandations de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, le Syndicat des employé-e-s du Solliciteur général félicite la Commission pour son travail extraordinaire et révolutionnaire.
La Commission, financée par un règlement en recours collectif entre les survivants des pensionnats et le gouvernement fédéral dont ils relevaient, a été chargée d’entreprendre une étude de six ans sur le traitement des enfants des Premières Nations forcés de fréquenter des pensionnats. Sept générations d’enfants ont fréquenté ces établissements.
La Commission a conclu que « [traduction] les conditions actuelles, comme la prise en charge disproportionnée d’enfants autochtones par les organismes de protection de l’enfance et l’incarcération et la victimisation disproportionnées des personnes autochtones, s’expliquent en partie par la façon dont les enfants autochtones étaient traités dans les pensionnats où on leur niait un environnement parental et de leadership communautaire positif et un sens d’identité et d’autovalorisation. »
Le président du SESG, Stan Stapleton, reconnaît la contribution historique de la Commission avec son objectif de faciliter l’amélioration de la compréhension et du respect entre Canadiens autochtones et non autochtones.
« Compte tenu du rôle de nombreux membres du SESG dans le soutien de la gestion et de la réadaptation des délinquants fédéraux, le SESG souhaite reconnaître le tragique rôle qu’ont joué les pensionnats dans l’incarcération de tant de personnes autochtones, » a noté Stan Stapleton, président du SESG.
« Il nous incombe, en tant que syndicat, d’appuyer les efforts nationaux de réconciliation avec nos collègues des Premières Nations, » a-t-il ajouté.
Les recommandations de la Commission demandent d’aborder la question de la surreprésentation des Autochtones dans les prisons à l’aide de programmes communautaires (plutôt que l’incarcération), l’élimination de peines minimales obligatoires, l’accès considérablement amélioré à des services culturels pour délinquants autochtones purgeant une peine et un meilleur accès à la libération conditionnelle pour les délinquants autochtones.
Au cours de six ans, les membres de la Commission, dirigée par un ancien juge du Manitoba, le chef Murray Sinclair, ont offert l’occasion aux personnes ayant fréquenté les pensionnats de partager leur propre expérience du mauvais traitement qu’elles ont subi.
Les commissaires ont écouté des milliers de récits déchirants de violence physique et sexuelle et de négligence constante d’enfants, certains âgés d’à peine cinq ans, dont les parents avaient été contraints de les inscrire aux pensionnats. Ces établissements se trouvaient souvent à des centaines de kilomètres des collectivités des enfants et il était interdit à leurs parents de les en retirer sans l’approbation du gouvernement, même en présence de violence manifeste.
De plus, la Commission a conclu que les mauvais traitements extrêmes infligés aux enfants se fondaient, en partie, sur la croyance erronée que les Autochtones étaient profondément inférieurs à leurs homologues blancs. Et comme si cela ne suffisait pas, une série de gouvernements fédéraux dont relevaient les pensionnats leur accordaient un financement entièrement insuffisant, on y rencontrait un surpeuplement endémique, les soins médicaux offerts étaient minimes et l’alimentation, inadéquate. Enfin, la Commission a découvert que six mille enfants, et possiblement des milliers d’autres, sont décédés et ont été enterrés dans les pensionnats.
« Il s’agit d’un chapitre extrêmement troublant de l’histoire de notre pays. Il est grand temps de bâtir une nouvelle relation et pour le gouvernement fédéral d’adopter des politiques et des programmes qui investissent dans la santé et le bien-être des citoyens inuits, métis et des Premières Nations du Canada, » d’ajouter David Neufeld, vice-président national du SESG.