Le SESJ rejette le nouveau réseau de gestion des cas du SCC

Depuis de nombreuses années, le Syndicat des employé-e-s de la Sécurité et de la Justice (SESJ) implore le Service correctionnel du Canada (SCC) d’entreprendre un examen complet de la formule d’affectation des ressources pour les agents de libération conditionnelle dans la collectivité (FARALCC). À maintes reprises, nous avons signalé au SCC que la formule actuelle ne fournit pas un effectif adéquat aux bureaux de libération conditionnelle dans la collectivité, et que par conséquent, des membres du SESJ doivent sans cesse se couper en quatre pour protéger la sécurité publique. Cette pratique n’est pas viable, car le personnel devient de plus en plus vulnérable aux traumatismes psychologiques.

Ce qui inquiète surtout le SESJ, c’est que la formule d’affectation des ressources actuelle comprend une approche de type LEAN, ce qui signifie qu’il y a rarement assez de personnel ou de temps pour exécuter le travail d’importance capitale nécessaire à la surveillance des délinquant-e-s sous responsabilité fédérale dans la collectivité, et ainsi assurer la sécurité du public. 

Malgré les efforts du SESJ pour engager un dialogue constructif sur la création d’une meilleure formule, le SCC s’est borné à un examen trop étroit de la formule et n’a pas tenu compte des préoccupations importantes de nombreux agent-e-s de libération conditionnelle dans la collectivité. 

Le SESJ s’est donc officiellement retiré du groupe de travail sur la FARALCC, ayant perdu espoir que celui-ci puisse donner lieu à des recommandations ou à des changements significatifs. En se retirant, le SESJ tenait à montrer qu’il ne donnait pas son aval à l’approche employée par le SCC.

Lors de la ronde de négociation de l’an dernier, l’AFPC-SESJ a obtenu gain de cause pour un examen conjoint qui permettrait d’aborder les problèmes de charge de travail des agent-e-s de libération conditionnelle en établissement, dans la collectivité et dans les centres correctionnels communautaires. Les préparatifs pour la méthodologie de cet examen en sont à leurs débuts, et il y aura une autre réunion du SESJ et du SCC à cet effet en juin.

Le SCC fait maintenant circuler des messages concernant un réseau de gestion des cas créé par le SCC après que le SESJ se soit retiré du groupe de travail sur la FARALCC. Le SESJ n’approuve pas ce nouveau réseau et n’en fera pas la promotion. En outre, le SESJ ne sera pas représenté officiellement au sein du réseau.

En 2021, le SESJ a fait appel à un chercheur universitaire de premier plan, le professeur Angelo Soares de l’Université de Montréal, pour réaliser une analyse de l’utilisation actuelle de la FARALCC et des défis sur le terrain lorsqu’il s’agit d’affecter des ressources adéquates aux bureaux de libération conditionnelle dans la collectivité.

Le professeur Soares devrait remettre son rapport au SESJ et au SCC en 2025. Il sera question des lacunes fondamentales des formules d’affectation de ressources fondées sur les approches de type LEAN qui, ultimement, affectent « un minimum de ressources en effectif » et ne tiennent pas entièrement compte de la complexité du travail des équipes de surveillance ni du temps et de l’énergie requis dans ces lieux de travail dynamiques où les ressources peuvent varier brusquement.