Le SESJ rend visite aux membres d’Iqaluit : rencontre avec la députée Lori Idlout

La semaine dernière, le président national David Neufeld et les vice-présidentes régionales Valda Behrens (GRC, Justice, SPPC — Alberta, T.N.-O. et Nunavut) et Carol Osborne (SCC Communauté, Commission des libérations conditionnelles du Canada — Est) ont rendu visite à nos membres de la GRC, du ministère de la Justice, du Service des poursuites pénales du Canada et du Service correctionnel du Canada (Communauté) à Iqaluit. La dernière visite du SESJ à Iqaluit remonte à juillet 2019, avant la pandémie de COVID-19.

Les représentant-e-s ont donc rendu visite à la Division V – Direction générale de la GRC et au détachement d’Iqaluit pour rencontrer des membres du SESJ qui travaillent à la GRC. Ils ont eu droit à une visite guidée des lieux et ont eu la chance de discuter avec des membres en personne. Tous ont été très impressionnés par le niveau de coopération des membres et leur volonté de décrire leurs conditions de travail. 

L’une des questions les plus importantes qu’ils ont soulevées est le fait que l’employeur compte sur les employés inuits de la GRC (membres du SESJ) pour les échanges qui requièrent la maîtrise de l’inuktitut. Or, aucune rémunération additionnelle n’est offerte pour ces fonctions. Contrairement aux fonctionnaires fédéraux admissibles à la prime de bilinguisme (régie par la Directive sur la prime au bilinguisme), qui reçoivent une prime de 800 $ quand ils occupent un poste bilingue, ces employé-e-s-ci ne reçoivent aucune compensation pour leur emploi de l’inuktitut dans l’exercice de leurs fonctions. En effet, la prime de bilinguisme n’est accordée qu’aux employé-e-s qui occupent un poste désigné « bilingue » qui exige l’emploi des deux langues officielles, soit le français et l’anglais.

Au fil de nos discussions avec les membres, nous avons constaté que certains d’entre eux s’adressent au public ou transcrivent des documents en inuktitut de manière très fréquente. Cette capacité à parler, à écrire et à transcrire l’inuktitut est essentielle à l’exercice de leurs fonctions au sein de la GRC. Notons également que l’inuktitut est une des langues officielles du Nunavut, où 70 % de la population le parle.

Il va de soi que les membres qui emploient une langue autochtone ou inuite dans le cadre de leurs fonctions devraient être rémunérés en conséquence. C’est une question de reconnaissance et de respect, et l’emploi de l’inuktitut est essentiel dans les collectivités du Nunavut. L’AFPC revendique d’ailleurs une prime de langue autochtone dans nos conventions collectives, mais n’a toujours pas obtenu gain de cause. Si la question de la réconciliation est prise au sérieux par le gouvernement actuel et les futurs cabinets du gouvernement fédéral, il faudra tôt ou tard reconnaître les langues autochtones et inuites comme des langues officielles du Canada et faire le nécessaire pour les revitaliser et les promouvoir. Certes, les questions de reconnaissance linguistique et de rémunération pour l’emploi de langues autochtones et inuites au travail dépassent le cadre de la GRC, mais nous espérons que les efforts déployés par le syndicat pour faire avancer les choses entraîneront un virage positif. 

En outre, les représentant-e-s du SESJ ont eu l’occasion de rencontrer le commandant divisionnaire Andrew Blackadar et l’inspecteur Richard Marshall. Le président Neufeld et la VPR Behrens leur ont parlé du rapport sur les adjoint-e-s aux services de détachement publié en mars 2022, de la campagne sur les maladies présomptives et de la campagne pour la GRC en Alberta. Les discussions ont également porté sur les préoccupations du SESJ entourant la culture de la GRC et la façon dont les catégories d’employés continuent de creuser des fossés au sein de la GRC. Le commandant divisionnaire Blackadar s’est montré très coopératif et intéressé par ces questions. Il a également fait part de certains des défis qu’il a constatés dans le Nord et de l’importance de pouvoir fournir des services en inuktitut aux citoyen-ne-s d’Iqaluit. Le président Neufeld et la VPR Behrens veulent forger un lien de travail solide avec M. Blackadar et la direction de la Division V, et les remercient pour leur soutien lors de la visite. 

Dans la soirée du 25 mai, tous les membres du SESJ à Iqaluit ont été invités à une réception de deux heures au bureau de l’AFPC au Nunavut, en compagnie du président Neufeld et des vice-présidentes régionales Behrens et Osborne. Des pizzas et des boissons ont été servies. Ce fut une belle occasion de faire connaissance avec les membres et de nouer des liens qui seront utiles au SESJ comme aux membres d’Iqaluit. Le SESJ espère pouvoir créer une nouvelle section locale à Iqaluit pour ses membres de la GRC, du ministère de la Justice et du SPPC et pouvoir travailler avec l’AFPC à l’échelle locale pour offrir une formation syndicale aux nouveaux représentant-e-s. 

L’après-midi du 26 mai, le président Neufeld et la VPR Osborne ont visité le bureau de libération conditionnelle du Nunavut. Deux membres du SCC y travaillent actuellement (un-e responsable des agents de libération conditionnelle et un-e agent-e de programmes correctionnels). Les membres les ont accueillis chaleureusement et n’ont pas hésité à parler de leurs réalités opérationnelles et de leurs conditions de travail actuelles. C’était une première visite au bureau de libération conditionnelle du Nunavut pour la VPR du SESJ (SCC Communauté, Commission des libérations conditionnelles du Canada — Est).

En outre, les représentant-e-s du SESJ ont visité une maison de transition (le Centre résidentiel communautaire d’Uttaqivik) ainsi que le Centre correctionnel et de ressourcement Aaqqigiarvik. Le président Neufeld et la VPR Osborne tiennent à remercier les membres du SCC de leur avoir si bien expliqué leur rôle dans la réinsertion des délinquant-e-s à Iqaluit.

Enfin, les trois représentant-e-s du SESJ ont aussi eu l’occasion de rencontrer Lori Idlout, députée du Nunavut, et de discuter du travail de nos membres dans la région. La VPR Behrens avait fait parvenir le rapport sur les ASD à la députée avant la réunion et les représentant-e-s ont décrit en détail la campagne sur les maladies présomptives. La députée Idlout a affirmé comprendre l’importance des changements que le SESJ cherche à faire apporter à la Loi sur l’indemnisation des agents de l’État (LIAE) et être très consciente de la nécessité d’adopter une approche qui tient compte des traumatismes lorsqu’il s’agit de soutenir les travailleur-euse-s de première ligne de la sécurité publique. Elle a d’ailleurs donné son soutien verbal à notre campagne. De plus, elle a dit souhaiter se joindre aux visites des lieux de travail de nos membres qui vivent et travaillent à Iqaluit.

Notons par ailleurs que la députée Idlout était une invitée spéciale au congrès de l’AFPC-Nord qui s’est tenu la fin de semaine dernière à Iqaluit. Le président Neufeld a pu discuter de nouveau avec elle lors du congrès et confirmer qu’elle souhaite nous rencontrer à Ottawa pour poursuivre la discussion sur la campagne sur les maladies présomptives et le rapport sur les ASD. Pour le président Neufeld, il ne fait aucun doute que la députée Idlout désire sincèrement appuyer le travail de nos membres ainsi que notre campagne sur les maladies présomptives.