Plus de 600 agent-e-s de libération conditionnelle fédéraux ont écrit à la commissaire du Service correctionnel du Canada, Anne Kelly, pour lui demander de faire enquête sur leur charge de travail insoutenable. Le personnel de première ligne vit depuis trop longtemps une intensification marquée des activités liées à la gestion des cas, sans qu’il y ait pourtant d’augmentation parallèle dans les ressources humaines.
La pétition a circulé en ligne pendant deux semaines au mois de janvier, suivie d’une lettre officielle envoyée à la commissaire de la part du président du SESJ, David Neufeld, au nom de nos membres.
« Le SESJ estime que les agent-e-s de libération conditionnelle ont besoin de plus de temps et de capacités pour pouvoir assumer leurs rôles et leurs responsabilités au mieux de leur habileté pour la réinsertion et la réhabilitation des délinquant-e-s », a affirmé M. Neufeld dans sa lettre.
Plusieurs facteurs ont contribué au caractère ingérable de la charge de travail, à commencer par le Plan d’action pour la réduction du déficit (PARD), lancé en 2012. Ce processus de simplification des processus a entraîné des suppressions de postes, de programmes et de services, créant une situation insoutenable dans bien des secteurs de la fonction publique.
Parmi les autres facteurs en cause, on compte :
- des protocoles liés à la pandémie qui ont ajouté une pression importante au système;
- une population de délinquant-e-s de plus en plus complexe (graves problèmes de toxicomanie, violence de gang, maladies mentales, etc.) qui fait que les professionnel‑le‑s ont besoin de plus, et non pas moins, de ressources;
- une culture de la peur qui règne au SCC à cause de problèmes de harcèlement courants et de l’absence de réaction de la part de la direction.
« Le paysage du système correctionnel du SCC s’est graduellement complexifié en raison de nombreuses nouvelles orientations dans les politiques, des Directives de la commissaire, des décisions de la Commission des libérations conditionnelles du Canada et du mauvais état de santé de nombreux délinquant-e-s qui sont profondément affectés par des traumatismes ou de graves problèmes de santé mentale », a ajouté M. Neufeld. « En outre, bien des lieux de travail connaissent un manque de ressources chronique depuis bien des années à cause du grand nombre de postes vacants. »
« Ces situations entraînent des conditions propices à l’épuisement professionnel et des difficultés à accorder une attention soutenue à certains dossiers de délinquant-e-s complexes. »
Le SESJ insiste pour qu’il y ait une diminution des ratios utilisés pour pourvoir les postes d’agent-e de libération conditionnelle, tous niveaux de sécurité confondus, afin que nos membres puissent faire leur travail sans mettre en péril leur santé mentale ni la sécurité publique.