Raquel Dancho, députée fédérale et porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique, a rencontré David Neufeld, notre président national, ainsi que d’autres représentant-e-s du SESJ pour une visite du centre correctionnel communautaire Osborne, à Winnipeg le 25 janvier.
Cet établissement accueille certains des délinquants aux risques et les besoins les plus importants de la région des Prairies. La plupart des résidents ont été libérés par la Commission des libérations conditionnelles à condition de vivre dans un CCC géré par le gouvernement fédéral.
Ces conditions de résidence visent à assurer une surveillance étroite des personnes qu’on considère à risque élevé de récidive et qui pourraient poser un risque pour la sécurité publique. Les CCC mettent en place des mesures supplémentaires de surveillance et de soutien pour préparer les délinquant-e-s à la possibilité d’une réinsertion totale dans la collectivité.
Madame Dancho a affiché un réel intérêt à apprendre davantage sur le soutien dont bénéficient les délinquant-e-s sous responsabilité fédérale dans les CCC sur le plan de la réhabilitation et de la réinsertion après avoir été libérés d’un établissement fédéral.
Les membres du SESJ du CCC Osborne ont pris le temps d’expliquer leurs rôles d’agent-e-s de libération conditionnelle fédéraux, d’agent-e-s de programmes et d’agent-e-s de liaison autochtone, et ont souligné certains des défis associés à leur travail.
Les défis suivants ont été mentionnés :
- Certains délinquants n’ont pas de pièce d’identité (certificat de naissance, notamment) lorsqu’ils terminent leur peine dans un pénitencier fédéral. Le fait de ne pas avoir de pièce d’identité est un obstacle immédiat aux soins de santé, au logement à long terme et à l’emploi.
- Il y a un manque d’accès aux programmes communautaires pour les personnes toxicomanes et alcooliques, car le Service correctionnel du Canada ne couvre pas les coûts de participation, malgré la valeur de ces programmes.
- Il y a aussi un manque d’accès à des psychologues et psychiatres spécialisés et formés en matière de traumatismes pour les délinquants fédéraux ayant des besoins complexes en santé mentale, qui attendent souvent jusqu’à un an (si ce n’est plus) pour consulter un-e spécialiste en santé mentale qui convient à leurs besoins ou qui ont été condamnés pour des crimes particulièrement graves, notamment à caractère sexuel.
- Il manque de financement et d’accès aux programmes et aux personnes qui peuvent fournir un soutien et des conseils adaptés à la culture autochtone.
- Il n’y a plus de liaison avec les services de police, alors qu’auparavant, ceux-ci appuyaient les agent-e-s de libération conditionnelle quand il fallait exécuter un mandat pour renvoyer en établissement un-e délinquant-e qui n’avait pas respecté ses conditions de libération.
Conscient de ces difficultés, le SESJ revendique directement, depuis sept ans déjà, le rétablissement du programme de liaison avec les services de police (aussi connu sous le nom de programme d’agent-e-s de liaison avec les services correctionnels communautaires) afin de protéger la sécurité publique et de soutenir les agent-e-s de libération conditionnelle lorsqu’ils révoquent la libération d’un-e délinquant-e et d’aider à prévenir les situations où les délinquant-e-s se retrouvent en liberté illégale.
Pendant la réunion avec Mme Dancho, les membres du SESJ ont également évoqué les obstacles à leur propre santé mentale et la lutte constante pour avoir accès au soutien nécessaire.
Les membres du personnel du service correctionnel qui travaillent en réadaptation sont plus à risque de souffrir de troubles de santé mentale en raison de leur exposition continuelle, pendant de nombreuses années, à :
- des documents traumatisants (détails sordides de crimes violents commis par les délinquant-e-s, descriptions exhaustives de l’impact sur les victimes et leur famille, antécédents sociaux des délinquant-e-s qui comprennent des historiques de mauvais traitements et de négligence, profils criminels, etc.);
- des expériences d’incidents violents avec des délinquant-e-s lors desquelles la sécurité du personnel a pu être compromise;
- un travail continu de réadaptation avec les délinquant-e-s fédéraux, qui exige que le personnel interagisse de manière fréquente et étroite avec les délinquant-e-s tout en gardant à l’esprit le tort que ces personnes ont fait à d’autres et qu’elles pourraient encore causer.
En outre, les membres du SESJ ont parlé à Mme Dancho des efforts investis par le syndicat pour faire modifier la Loi sur l’indemnisation des agents de l’État afin qu’elle offre une protection présomptive aux employé-e-s de la Sécurité publique et de la Justice qui subissent des blessures d’ordre mental au travail.
À l’heure actuelle, les commissions d’indemnisation des accidents du travail et les lois provinciales et territoriales déterminent les critères et l’admissibilité de toutes les demandes à la CSPAAT, y compris pour les employé-e-s de la fonction publique fédérale qui ne relèvent pas des gouvernements provinciaux ou territoriaux.
Par conséquent, la grande majorité des employé-e-s fédéraux de la Sécurité publique et de la Justice n’ont pas accès à l’indemnisation des accidents du travail pour les blessures d’ordre mental attribuables à leur travail.
Il s’ensuit que, malheureusement, depuis de nombreuses années, les membres du SESJ doivent composer avec de très longs processus d’appel et une litanie de refus de demandes d’indemnisation à la CSPAAT. Les employé-e-s doivent donc utiliser leurs propres congés accumulés et leurs programmes d’avantages sociaux personnels (qui sont très insuffisants à hauteur de 2000 $ par année) pour gérer les blessures d’ordre mental subies au travail et pour pouvoir consulter des spécialistes chevronnés en santé mentale, notamment des psychologues.
À la fin de la réunion, Mme Dancho a indiqué avoir apprécié la robustesse du dialogue sur le rôle des CCC et du personnel qui y travaille.
Elle a posé d’excellentes questions pour savoir comment elle pourrait plaider en faveur d’une augmentation des ressources pour soutenir la réhabilitation efficace des délinquant-e-s et la santé mentale du personnel du service correctionnel (soit les membres du SESJ) qui travaille étroitement avec eux.
Le SESJ est reconnaissant de l’accueil chaleureux que les membres ont réservé à Mme Dancho.
De plus, le SESJ souhaite inviter tous les député-e-s à envisager de visiter un établissement correctionnel fédéral, qu’il s’agisse d’un pénitencier fédéral, d’un bureau de libération conditionnelle ou d’un centre correctionnel communautaire.
Les représentant-e-s élus et leur personnel peuvent écrire à tessierj@psac-afpc.com pour demander à visiter un établissement fédéral dans leur région, ou encore composer le 613-560-2990. Si vous envoyez un courriel, merci d’indiquer « Visite d’un établissement fédéral » dans la ligne d’objet.