par Lynette Robinson, vice-présidente régionale
Ça fait bientôt un mois que je suis revenue du Nicaragua et je trouve difficile de pouvoir décrire mon expérience en écrit, puisque l’expérience m’a affectée à plusieurs différents niveaux.
Pour commencer, ma fille de 8 ans et mon mari sont venus avec moi. Nous avons voyagé dans une partie éloignée et extrêmement pauvre du Nicaragua appelée El Puma à environ 15 minutes de la frontière du Honduras, si vous voulez la recherchez sur Google Maps, elle n’existe pas. Les résidents font environ 70 dollars par mois en travaillant avec du mercure et en écrasant du sable dans l’espoir de trouver de l’or. Alors que les Canadiens sont habitués de vivre d’une paie à l’autre, la communauté que nous avons visité vivent d’un repas à l’autre. Il est difficile d’expliquer avec des mots et presque impossible de comprendre cette pauvreté sans l’avoir vu par soi-même.
Malgré que nous avons reçu les instructions et les détails du projet, rien n’aurait pu nous préparer à la réalité d’être là-bas. Les enfants étudient actuellement dans des «maisons» prêtées par des membres de la communauté qui sont sombres et brûlantes. 29 enfants en bas âge étudient à l’extérieur dans la cour de leur enseignants et quand il pleut, ils entrent dans la maison minuscule des enseignants. Certes, ils ont des tableaux blancs, mais ils ne sont pas dans une assez bonne condition pour pouvoir les utiliser efficacement.
C’est au cours de la visite des écoles que cette réalité a vraiment frappé ma fille, les conditions auxquelles certains enfants doivent étudier est la raison pour laquelle nous étions là, afin d’apporter aux enfants du Nicaragua de meilleures conditions d’apprentissage. Ils ont besoin de salles de classe illuminées avec des fenêtres pour permettre une brise, des bureaux appropriés, des tableaux blancs et des fournitures scolaires.
L’école, une fois terminée dans quelques semaines, sera de loin le plus beau bâtiment de la communauté. SchoolBox avait les bénévoles creuser une tranchée durant des journées qui dépassait 34 degrés. Rien n’est «facile» ici, il fallait recueillir l’eau de la rivière pour faire du béton, enlever le sable du camion pour le mettre sur le sol (il n’y avait pas de camion pour simplement le verser) et les barres d’armature doivent être coupées, attachées et tordues pièce par pièce … et ce n’est qu’une petite partie du projet dans lequel nous participions. Mais nous avons travaillé fort, et les membres de la communauté nous ont offert de leur temps sous le soleil chaud parce qu’ils reconnaissent et apprécient l’importance de l’éducation pour leurs enfants.
Les membres de la communauté étaient très enthousiastes lorsque nous sommes arrivé, en particulier les enfants (et même les adolescents). Ils ont aimé jouer, rire et surtout ils voulaient recevoir des câlins. Il y avait quelques événements prévus pendant la semaine où nous étions là, une fête pour notre arrivée, la fête des mères et notre fête de départ. Nous avons apprécié la danse locale, avons participé à quelques danses et j’ai également participé à un concours de danse pour la fête des mères. Le ministère de l’éducation, le principal de l’école et d’autres leaders communautaires se sont aussi joints à nous lors de certaines des festivités pour nous remercier avec SchoolBOX de rendre l’éducation possible au Nicaragua. La fête lors de notre arrivée a probablement été l’un des moments les plus émotionnels que nous avons eu, car c’était une surprise de voir comment la communauté se préparait pour notre arrivée, allant jusqu’à nous accueillir avec des pancartes avec nos noms.
Tout au long de la semaine, nous avons travaillé sur l’école avec les membres de SchoolBox et les bénévoles de la communauté, et nous avons aussi consacré une grande partie de notre temps à encourager les enfants à rester à l’école. Je suis fermement convaincue que l’éducation peut changer le cours de nos vies. Elle ouvre des portes et crée des opportunités. Beaucoup de jeunes enfants rêvent de devenir enseignants, médecins, avocats, traducteurs et ingénieurs. J’espère qu’avec la nouvelle école que nous avons aidée à construire, les enfants auront plus envie d’apprendre et d’aller à l’école. De nombreux enfants abandonnent l’école pour commencer à travailler ou ne peuvent pas y assister parce qu’ils n’ont pas de fournitures scolaires. Lorsque SchoolBox construit une école dans la communauté, l’éducation est gratuite et tous les enfants reçoivent un paquet de fournitures scolaires.
Pendant que nous étions au Nicaragua, nous avons eu l’opportunité de visiter l’école que le SESG a financé à Masaya afin de donner des fournitures scolaires durant nos dernières journées au pays. Les membres de la communauté, incluant les pères des enfants, sont venus pour nous rencontrer. Un parent a donné un discours incroyable expliquant que c’était impossible de rêver à ce que ces enfants aient une nouvelle école et comment elle est reconnaissante de ce que nous avons fait pour ces enfants. Lorsque nous comprenons la pauvreté vécue dans ces communautés rurales, la déclaration faite par ce parent est très réelle et vient réellement du fond de son cœur. Chaque année, les enfants reçoivent un petit paquet de fournitures scolaires (quelques cahiers, 2 crayons, des crayons de couleur … rien d’extravagant) et c’est une journée importante et très excitante. Durant cette journée, le nom de chaque enfant, de l’école maternelle à la 6e année, est appelé, comme nous le ferions pour la journée de graduation. Chaque enfant prend donc une photo avec son nouvel ensemble de fournitures scolaires.
J’ai vraiment trouvé intéressante l’histoire de SchoolBox puisque ça a commencé lorsqu’un Canadien, Tom Affleck, a donné ce qu’il avait sur lui, un crayon et un cahier, à un enfant qui vivait dans une communauté rurale au Nicaragua. Après avoir reçu ce cadeau, le père de l’enfant était tellement heureux et a dit que maintenant son enfant pourrait aller à l’école cette année-là. Ce fut une surprise pour le Canadien puisqu’il ne pensait pas que c’était vraiment un cadeau. Lorsqu’il a compris cette réalité, il a décidé de faire quelque chose à ce sujet.
La vie au Nicaragua est très différente comparativement au Canada, nous prenons certainement beaucoup de choses pour acquise. Je suis très reconnaissante que le SESG s’est organisé avec SchoolBox afin de rendre l’éducation possible pour les enfants qui, autrement, n’auraient jamais pu avoir l’opportunité d’avoir une éducation.
En tant que membres de syndicat et du mouvement syndical, nous avons un rôle important à jouer ensemble pour que le monde soit meilleur pour tous. Les inégalités s’étendent au-delà de nous-mêmes et de notre propre pays. Nous nous battons afin d’améliorer les normes sociales et économiques pour les gens du monde entier, et rendre possible l’éducation est un excellent endroit pour commencer. Cette partie du voyage (visiter le Nicaragua pour construire une école) était autofinancée. Cela vaut bien l’expérience personnelle, l’expérience de ma propre famille et surtout la chance de voir les sourires sur le visage des enfants et les membres de la communauté étaient reconnaissants. Il est difficile de croire que l’éducation n’est pas offerte pour tous, mais la réalité est que, même en 2017, dans certaines parties du monde, c’est un luxe.