La semaine dernière, les vice-présidents régionaux et vice-présidentes régionales (VPR) du SESJ qui représentent les employé-e-s de la fonction publique au sein de la GRC ont participé à une réunion virtuelle avec Rose Ricciardelli et Pam Damoff, députée fédérale et secrétaire parlementaire du ministre de la Sécurité publique (MP), afin de discuter en détail des conclusions du rapport de recherche exhaustif de Mme Ricciardelli sur les adjoint-e-s aux services de détachement (ASD).
Ce rapport sans précédent porte sur l’expérience des ASD de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), qui travaillent surtout dans les régions rurales et éloignées. Il se penche tout spécialement sur leurs sources de stress professionnel particulières et leur exposition à des événements potentiellement traumatisants sur le plan psychologique (EPTPP) au travail.
S’appuyant sur 49 entrevues semi-structurées avec des ASD, Mme Ricciardelli a expliqué à Mme Damoff les risques importants auxquels s’exposent les ASD en ce qui concerne le stress professionnel et l’exposition à des traumatismes, la façon dont ils et elles sont traités par les supérieur-e-s et la direction dans le milieu de travail, ainsi que les difficultés permanentes dues à l’accès inadéquat à des ressources et à du soutien en santé mentale.
Pendant la conversation avec Mme Damoff, les VPR ont indiqué que les éléments suivants entraînent des frustrations croissantes :
- La lourde charge de travail que l’on impose aux ASD alors que bien des commandant-e-s ou responsables de détachement ont une compréhension limitée des nombreux rôles et responsabilités des ASD;
- Le refus, à tous les échelons de la GRC, de reconnaître que les ASD font partie du cœur de l’exploitation de l’organisation et qu’en raison de leurs importantes tâches de transcription des déclarations des victimes, de répartition des membres, d’interactions avec des personnes parfois dangereuses à l’accueil et de gestion d’appels de détresse, les ASD sont souvent exposés directement ou indirectement à des incidents et/ou à des documents traumatisants;
- Le fait que les ASD dans les petites collectivités connaissent souvent les victimes et les personnes qui commettent les crimes, ce qui les empêche de « prendre une distance mentale » de leur travail, augmentant ainsi le risque de blessures de stress professionnel;
- Le fait que les ASD continuent d’être exclus des séances de bilan après les incidents critiques dans de nombreux détachements, sinon la plupart, ainsi que le manque d’inclusion dans les activités non officielles de renforcement de l’esprit d’équipe;
- Les inégalités importantes dans l’accès aux mesures d’aide en santé mentale, car les ASD sont traités comme n’importe quel employé de la fonction publique, ce qui signifie que leur régime d’avantages sociaux est extrêmement inadéquat quand vient le temps de faire appel à des psychologues et à d’autres experts privés en santé mentale dont les services sont adaptés aux traumatismes;
- L’absence de protection contre les maladies présomptives dans le cadre de l’indemnisation provinciale des accidents du travail pour les blessures liées au stress professionnel, en particulier celles qui sont liées à la santé mentale ou aux traumatismes, car la plupart des lois s’appliquent aux premiers intervenants traditionnels (policier-ère-s, pompier-ère-s, personnel paramédical).
Madame Damoff et une personne représentant le ministère de la Sécurité publique ont signifié leur intérêt à en savoir plus de la part des VPR et à mieux comprendre les défis des ASD.
Madame Damoff et David Neufeld, président du SESJ, ont l’intention de rendre visite à des détachements de la GRC et au quartier général régional de l’Ontario au cours du prochain mois afin de mieux comprendre les expériences des ASD et des autres employé-e-s de la sécurité publique.
La députée fédérale et le personnel du cabinet du ministre ont exprimé leur profonde gratitude à Mme Ricciardelli et aux VPR et l’ont remerciée de leur avoir transmis cette information précieuse sur les expériences des ASD. Ils se sont aussi engagés à contribuer à l’amélioration de la situation grâce à un dialogue soutenu et à des examens de politiques.
Le SESJ a récemment lancé une campagne sur les maladies présomptives : une importante occasion de créer un cadre législatif inclusif dans lequel l’ensemble des employé-e-s fédéraux de la sécurité publique et de la justice auraient accès à une protection d’indemnisation des accidents du travail pour les maladies de santé mentale présomptives. Nous avons hâte de poursuivre ces discussions dans les mois à venir.