Madame la Commissaire,
Nous vous remercions pour votre volonté de communiquer avec toutes les unités de négociation en ce qui concerne la proposition de faire appel à des enquêteur-euse-s (internes) du CIRH.
Nous reconnaissons que le CIRH subit d’importantes pressions pour enquêter sur les plaintes de harcèlement et de violence au travail, et que les employé-e-s qui se prévalent des recours du CIRH semblent relativement en confiance. Nous sommes reconnaissants à votre organisme d’exprimer sa volonté de procéder à des commandes spéciales à grande échelle auprès d’un certain nombre d’entreprises qualifiées figurant sur la liste d’offre à commandes principale et nationale.
En outre, nous trouvons encourageant que SPAC et le Conseil du Trésor aient confirmé que le CIRH peut conclure des marchés à fournisseur unique avec d’autres entreprises ayant des ressources qualifiées auxquelles peut faire appel le CIRH pour mener des enquêtes exclusivement pour la GRC.
Cela dit, le SESJ s’oppose catégoriquement à la troisième option que vous avez présentée, à savoir le recours à des enquêteurs du CIRH. Nous comprenons parfaitement l’urgence et la gravité de la situation, mais sommes fondamentalement préoccupés par le fait que le recours à des enquêteur-euse-s internes pourrait nuire à la confiance initiale accordée au CIRH et, ultimement, décourager certain-e-s des employé-e-s de la GRC les plus lésés et les plus vulnérables de se manifester.
Nous ne voulons pas délégitimer la situation difficile dans laquelle se trouvent le CIRH et la GRC, et nous constatons que vous travaillez avec diligence et créativité pour trouver des solutions. Nous vous remercions d’ailleurs pour ces efforts. Notons toutefois que le CIRH a entre autres été créé en raison du manque de confiance dans la capacité de la GRC à enquêter sur elle-même, et du traitement odieux subi par certain-e-s employé-e-s pendant des années, voire des dizaines d’années, sans qu’il y ait de conséquences.
Pour le SESJ, l’indépendance totale des enquêtes est une caractéristique non négociable de la promesse de la GRC en ce qui concerne la prévention de la violence et du harcèlement au travail ainsi que les réponses à ceux-ci. Cette prise de position est renforcée par le mandat reçu par le ministre de la Sécurité publique Marco Mendicino en décembre 2021, dans laquelle le premier ministre demandait qu’on accorde la priorité à l’externalisation du Centre indépendant pour la résolution du harcèlement.
Nous regrettons que le CIRH ne soit pas encore parfaitement outillé pour gérer le nombre d’avis d’incident, mais nous avons bon espoir que les deux premières mesures mentionnées ci-dessus porteront leurs fruits.
Merci beaucoup, Madame la Commissaire, d’avoir bien voulu solliciter nos commentaires.
Sincères salutations,
David Neufeld