L’article suivant, rédigé par Stan Stapleton, président national du SESG, a été publié dans le journal Ottawa Sun le samedi 17 octobre 2015.
Cette semaine, en présence du maire Jim Watson, de Michael Allen, président et directeur général de Centraide Ottawa et de Marco Pagani de la Fondation communautaire d’Ottawa, nous avons remis une contribution de 15 000$ à l’initiative Ville unie pour les réfugiés de la ville d’Ottawa.
À titre de président du Syndicat des employé-e-s du solliciteur général, un syndicat pancanadien comptant notamment 4 000 membres dans la capitale nationale, ce geste va de soi pour notre organisation. Notre communauté dans son ensemble est très touchée par cette crise. Il y a deux semaines, plus de 1 000 personnes ont participé au forum communautaire organisé par le maire sur les moyens de parrainer des réfugiés syriens.
Chaque jour, les nouvelles nous parviennent d’un nouveau bateau rempli de familles désespérées, ayant à bord de jeunes enfants, des femmes enceintes, des pères, des grands-parents, qui fuient la violence, la guerre et la pauvreté. Des rapports provenant de la région parlent d’une guerre civile brutale dont on ne voit pas la fin. Malgré un certain sentiment de désespoir, faire un don nous semble la bonne chose à faire.
Mais la partie n’est pas gagnée.
Des Canadiennes et des Canadiens, ainsi que certains membres du SESG, peuvent penser que nous dépensons de l’argent pour des causes internationales très éloignées de leur quotidien. Même si notre contribution équivaut seulement au prix d’une tasse de café pour chacun de nos membres. D’autres se disent qu’avec les millions de personnes déplacées, le faible nombre de réfugiés que nous pouvons aider au Canada ne fera pas une grande de différence.
Je m’attends à ce que quelques membres me contactent au SESG pour me dire que le syndicat doit «se mêler de ses affaires» et s’en tenir strictement aux préoccupations de ses membres, des fonctionnaires fédéraux qui ont vécu des conditions difficiles au cours des dernières années. Des conditions incluant une charge de travail accrue, une diminution des ressources et des changements dramatiques aux lois qui affectent la manière dont nous effectuons notre travail. À titre d’agents de libération conditionnelle, adjoints de détachement, enseignants, enquêteurs et commis qui jouons des rôles clés pour Service correctionnel, la GRC, le ministère de la Justice, la Commission des droits de la personne et 12 autres ministères qui s’occupent de l’application de la loi, de la sécurité publique et des droits de la personne, il va sans dire que nous avons déjà beaucoup de pain sur la planche.
Un exemple: Plusieurs milliers de membres du SESG travaillent dans des conditions dangereuses et imprévisibles pour appréhender, surveiller et réhabiliter des délinquants sous responsabilité fédérale. Avec des peines de prisons plus longues, une augmentation de la violence de gang et des coupures aux programmes qui soutiennent la réinsertion des délinquants dans la communauté, la tâche n’est pas facile. Le stress au travail n’a jamais été aussi élevé. Les délinquants n’ont souvent pas grand-chose à perdre en sortant de prison. Mais nos membres les accompagnent jour après jour pour leur offrir une chance de se reprendre en main afin que nos communautés demeurent sécuritaires.
Il ne serait pas exagéré de dire que nous en avons déjà plein les bras, juste pour veiller à ce que nos membres soient en mesure de bien faire leur travail.
Mais c’est également la raison pour laquelle nous devons agir au-delà de nos propres frontières. La crise des réfugiés syriens nous fait prendre conscience de ce que signifie réellement «vivre dans des communautés sécuritaires», et nous rappelle combien il est facile de prendre la sécurité pour acquis. Même si le Canada n’est pas parfait, et qu’il existe au pays beaucoup de communautés où la sécurité n’est pas optimale, c’est ce à quoi – comme société – nous devrions aspirer. Pas seulement ici, au Canada, mais dans le monde entier.
Des millions de réfugiés syriens tentent désespérément de recommencer et de rebâtir leur vie. Des milliers d’autres sont ici au Canada et font tout pour se remettre sur pied. Et le Syndicat des employé-e-s du solliciteur général est fier de faire sa part pour aider à leur donner la meilleure chance d’y arriver.